Tsgp, Sonatrach et coopération bilatérale
Alger et Niamey accordent leurs violons
Au-delà des batailles d'influence, Alger entend gagner en sympathie et en crédibilité auprès de ses partenaires africains.
Le ministre nigérien du Pétrole, Sahabi Oumarou, est en visite de travail en Algérie, depuis samedi dernier, en compagnie d'une forte délégation composée de hauts responsables dans l'État nigérien. Le ministre nigérien a focalisé son attention sur un ensemble de points précis, à savoir la visite des installations énergétiques et d'instituts de formation du secteur. L'idée étant de prendre connaissance de visu, des potentiels de l'Algérie susceptibles de répondre aux besoins exprimés par le secteur énergétique nigérien. Cela est d'autant plus important que le Niger, en phase de reconstruction et de relance économique, aspire à développer davantage de partenariats avec l'Algérie, dans l'espoir de bénéficier de l'expertise et d'arriver à mettre en place une stratégie pour développer son taux d'intégration, à l'échelle de différents secteurs. Ainsi, la brouille diplomatique entre les deux voisins, semble être un lointain mauvais souvenir, qui n'a rien changé aux liens fraternels forts liant les deux pays. Le Niger est, aujourd'hui, le seul pays parmi les deux autres ayant connu des putschs militaires, à retrouver une certaine sérénité et stabilité politique, gageS indispensables pour un développement économique fiable. Le Burkina-faso et le Mali étant toujours dans la tourmente politique, hypothéquant ainsi leur sortie de la zone de turbulence politico-sécuritaire. Pays important de la Cédéao, le Niger gagnerait à s'adjuger les faveurs d'Alger, notamment dans l'accompagnement de la reprise des activités énergétiques et l'appui au développement économique, dans un pays en proie à des difficultés importantes malgré ses richesses naturelles. Alger ayant fait preuve d'une attention particulière vis- à -vis des problèmes de développement et de l'intégration économique africaine, cette reprise des partenariats pourrait contribuer à désengorger la croissance dans ce pays. Niamey a misé sur cet ancien conseiller spécial de l'ex-président Mahamadou Issoufou, qui connaît très bien les rouages de la politique africaine et la scène énergétique continentale, pour faire valoir sa cause. Dans ce sillage, il est important de souligner la disposition du gouvernement algérien à accompagner le Niger dans cette quête de relance de son appareil économique, mais aussi d'étendre les partenariats à d'autres domaines, tels que le raffinage et la pétrochimie, et le partage d'expertise algérienne dans ces domaines. Selon le communiqué du ministère algérien de l'1Énerrgie et des Mines, la visite du ministre du Pétrole de la République du Niger, Sahabi Oumarou, en Algérie participe de cette «volonté mutuelle d'ouvrir de nouvelles perspectives au développement des relations entre les deux pays», note le document du ministère. Aussi, cette visite intervient à la suite de celle effectuée par le ministre algérien de l'Énergie et des Mines, Mohamed Arkab au Niger less 6 et 7 août dernier. Aussi, il va sans dire que l'Algérie reste attachée à mener à terme et à bien ses projets d'envergure stratégiques engagés, conjointement, avec d'autres pays africains frères. A priori, le gazoduc transsaharien (Tsgp), reliant le Nigeria à l'Algérie via le Niger constitue, à n'en pas douter l'un des projets les plus vitaux pour les trois pays frères.
D'où cet attachement et cet engagement renouvelé, à travers pareilles visites mutuelles des hauts responsables des trois pays, quant à faire aboutir l'ensemble des projets décidés, conjointement. Au-delà des batailles d'influence et autres campagnes médiatiques superflues, auxquelles tentent de faire croire certaines parties, l'Algérie entend gagner en sympathie et en crédibilité auprès de ses partenaires africains, en mettant à profit des aides substantielles, transfert de savoir-faire et d'expertise. La reprise des opérations du major africain sur le bloc pétrolier de Kafra, au Niger témoigne de cette volonté des deux pays de renforcer leur partenariat et coopération, en vue d'aboutir à une synergie bénéfique et mutuelle.
Cette visite de haut niveau effectuée dans le pays, remet au parfum du jour l'excellence des relations bilatérales, qui lient les deux pays frères.