Après Macron, Poutine, Xi Jinping et Keir Starmer
Biden écrit à Tebboune
Biden n’a pas usé du ton «donneur de leçons» que réserve habituellement la Maison- Blanche à certains partenaires.
Après le Français Emmanuel Macron, le Chinois Xi Jinping, le Russe Vladimir Poutine, le Britannique Keir Starmer c'était autour, ce jeudi de Joe Biden de féliciter le président de la République pour sa réélection. Ainsi, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU ont donc manifesté leur satisfaction de voir le processus électoral algérien se dérouler selon les standards internationaux et conclure par le renouvellement de la confiance au président sortant qui a entamé la semaine écoulée son second mandat à la tête du pays. Le propos n'est pas de faire la comptabilité des voix internationales qui ont attesté de la légitimité du président Tebboune à gouverner l'Algérie pour les cinq prochaines années, mais de noter beaucoup de satisfactions à voir un pays de l'importance de l'Algérie revenir au-devant de la scène internationale et d'affirmer des convictions qui ne tiennent aucun compte des avis des uns et des autres.
Ce constat saute aux yeux dans les messages adressés au président Tebboune émanant des chefs d'État, dont les pays sont membres permanents du Conseil de sécurité. Tous, sans exception, ont noté l'utilité de compter l'Algérie dans cette instance onusienne. Pourtant la représentation diplomatique à New York n'a jamais caressé, dans le sens du poil, les actuels tenants de l'impérialisme mondial. Bien au contraire, il faut remonter à plusieurs dizaines d'années pour voir une activité aussi intense au Conseil de sécurité et à l'Assemblée générale de l'ONU sur la question palestinienne. L'Algérie a réussi à arracher l'abstention des États-Unis, au lieu du traditionnel veto qui rendait caduques toutes les résolutions précédentes. Cette dynamique, disons-le, exceptionnelle, imposée par l'Algérie au niveau de la plus haute instance de l'Organisation des Nations unies est visiblement appréciée par ceux-là même qui ont toujours travaillé à en annuler les effets pour maintenir leur domination sur le monde.
Dans son message de félicitations adressé au président Tebboune, Joe Biden a évoqué le rôle de l'Algérie dans le «règlement des conflits régionaux, y compris par l'apaisement à travers notre action au Conseil de sécurité des Nations unies». Il va de soi que ce témoignage empreint d'une langue de bois caractérisée, n'en reconnaît pas moins l'action de l'Algérie. C'est bien l'Algérie qui a amené la France, la Grande- Bretagne et les États-Unis, à voter une résolution condamnant Israël, pour les deux premiers et à s'abstenir pour le troisième.
Cette reconnaissance explicite du poids de l'Algérie sur la scène régionale et internationale est visible à travers les relations économiques que tisse le pays avec les plus puissantes économies de la planète. Le voeu exprimé par Biden qui consiste à «bâtir des relations profondes en matière de commerce et d'investissement», traduit cette réalité. L'on sent certes, une part de langue de bois dans le propos du président US. Il reste, néanmoins, que l'engagement d'opérateurs américains dans de nombreuses filières industrielles existe bel et bien, même s'il est timide. Mais ce qui ressort clairement dans la missive présidentielle américaine, c'est bien l'absence de ce ton «donneur de leçons» que réserve habituellement la Maison-Blanche à certains partenaires. Lorsqu'il évoque «l'intensification des échanges entre les deux peuples, et oeuvrer pour des progrès tangibles dans le domaine des droits de l'homme et des libertés fondamentales», Biden ne met pas sa casquette de «plus grande démocratie au monde», mais reste humble. Il sait qu'en matière de défense des droits de l'homme, l'Algérie a fait beaucoup plus que son pays, ces deux dernières années. Les horreurs sionistes témoignent du double standard en la matière qu'utilisent les États-Unis pour apprécier la question. Face à une Algérie qui n'a aucun «fil à la patte», il est difficile de dicter ses volontés.