Portabilité des numéros téléphoniques
C’est pour bientôt!
De l’avis même du gendarme des télécommunications, la portabilité des numéros accroît la concurrence sur le marché des télécoms.
La possibilité de changer d'opérateur téléphonique tout en préservant son numéro ou portabilité de numéros, sujet longtemps présenté au stade de projet, est désormais annoncé pour les tout prochains mois. C'est ce que vient de révéler Mohamed El Hadi Hannachi, président de l'Autorité de régulation de la poste et des communications électroniques (Arce) sur les ondes de la Radio nationale Alger Chaîne 3. Intervenant sur les ondes de cette dernière dans l'émission matinale L'invité du jour», il a, à propos de la portabilité téléphonique, fait savoir que la plate-forme devant permettre ce service est mise en place.
«Les opérateurs se sont constitués en groupements et il ne reste plus que certains détails pour que l'opération aboutisse. Ce sera, peut-être dans quelques mois», a-t-il dit en renvoyant à l'expérience de quelques pays européens en la matière arguant que la portabilité si elle suscite un certain engouement au début, l'effet de mode finit par s'essouffler «comme c'était le cas en Europe où elle a donné une courbe ascendante qui aura vite fait de se stabiliser...». Selon Mohamed El Hadi Hannachi, la portabilité des numéros est un facteur d'émulation indéniable, car il incite les opérateurs à améliorer la qualité de service pour garder leurs clients. Selon le même intervenant, un client qui migre en abandonnant son numéro ne sert pas les intérêts de l'opérateur auquel «il faudra 18 mois à un opérateur pour qu'il puisse récupérer un client perdu et cela coûte de l'argent. Du coup, la portabilité se veut une guerre de la qualité de service».
Rendre le numéro de mobile une propriété du client et non de l'opérateur est donc la finalité d'un processus qui a est, désormais, encadré par des textes réglementaires, décrets exécutifs et décisions.
De l'avis même du gendarme des télécommunications, la portabilité des numéros est assimilée à un levier efficace pour accroître la concurrence sur le marché des communications électroniques. Mohamed El Hadi Hannahci a, en outre, annoncé le lancement, dans quelques jours seulement, de la portabilité sur le numéro d'urgence en Algérie.
«Un client pourra émettre un appel d'urgence à partir de n'importe quel lieu qui n'est pas couvert par son opérateur. Grâce à la portabilité, l'appel d'urgence du client sera pris en charge par un autre opérateur présent sur place», a-t-il indiqué.
Concernant la nomenclature des équipements sensibles définis par l'arrêté interministériel du 13 octobre 2024, publié au Journal officiel, l'intervenant affirme que «cette liste vient expurger les équipements qui ne font plus partie des équipements sensibles. Il s'agit d'un assouplissement quant à leur acquisition et leur exploitation, y compris au bénéfice de l'Arce, et qui va sensiblement alléger la demande des opérateurs, car les technologies évoluent à vitesse grand V».
Mohamed El Hadi Hannachi, a, au préalable, rappelé que la sanction de plus de 1 milliard de dinars prononcée par l'Arce à l'encontre des trois opérateurs de téléphonie mobile était due au non-respect de leur obligation contractuelle en matière de qualité de service, et ce, après une opération de contrôle massive étendue sur l'ensemble du territoire national durant la période allant de 2022 à 2024. «Ces sanctions ne sont pas une finalité pour l'Arce» a-t-il souligné en arguant que «cette opération vise à assurer une meilleure qualité de service à travers le respect de leurs obligations contractuelles», tout en faisant valoir l'engagement de l'État à protéger le droit des consommateurs en mettant fin à certaines défaillances, d'une part, et d'un défi pour ces opérateurs d'améliorer leurs prestations de service. Selon ce responsable, les sanctions qui n'ont pas touché la 2G ont exclusivement porté sur la 3G et la 4G, sur la base des indicateurs de performances établis dans le cahier des charges.