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Négociation de l’accord d’association Algérie-UE

Ce que réclame Alger

Quelques pays européens ont compris l’enjeu. Mais cela n’aura de sens qu’en cas d’un rapport d’égal à égal entre l’Algérie et l’UE.

Annoncées pour le mois de décembre de l’année dernière, puis dans le courant du premier trimestre en cours, les négociations entre l’Algérie et l’Union européenne autour de l’accord d’association qui les lie depuis 2002 et entré en vigueur en 2025, est l’un des objectifs de l’Algérie. La réunion présidée, avant-hier, par le chef de l’État et «consacrée au suivi de l’état d’avancement des préparatifs en prévision de la révision de l’accord d’association avec l’Union européenne», comme l’a rapporté un communiqué de la présidence de la République, confirme la tenue prochaine de ces pourparlers, révélée en novembre dernier par l’ambassadeur auprès de l’Union européenne en Algérie, Diego Melado. Il est question de «l’engagement de l’Union à établir une relation stratégique avec l’Algérie en tant que partenaire fiable», avait-il affirmé. Cette sortie de l’ambassadeur de l’Union européenne en Algérie est venue corriger, une étonnante «poussée de fièvre» de l’UE à travers le lancement d’«une procédure de règlement des différends contre l’Algérie». En juin de l’année dernière, la Commission européenne, avait usé d’un ton assez peu amical, pour plaider en faveur d’«un dialogue constructif en vue de lever les restrictions dans plusieurs secteurs, allant des produits agricoles aux véhicules automobiles». L’UE s’était dite déçue de constater des réductions d’importation par l’Algérie de produits européens. La commission européenne s’en était prise à «un système de licences d’importation ayant des effets équivalents à une interdiction d’importation». Il était déjà admis que l’Algérie refusait de poursuivre dans une relation déséquilibrée, ce que l’UE semblait trouver inadmissible, comme elle avait d’ailleurs dénoncé le recours par l’Algérie à «des subventions conditionnées à l’utilisation de pièces fabriquées localement pour les constructeurs automobiles». Le pot aux roses était déjà visible. Les Européens voyaient le juteux marché algérien lui échapper. Il ne lui coûtait rien en investissement et lui rapportait des milliards de dollars annuellement. Jusqu’à cette «poussée de fièvre», pour chaque dollar exporté vers l’Europe, l’Algérie importait pour plus de 10 dollars de biens fabriqués dans le Vieux Continent. Ce rapport de un sur dix a pendant longtemps été dénoncé par l’Algérie, sans réaction de ses partenaires. Ce qui leur importait au final, c’était la protection des «droits des entreprises et exportateurs européens». Mais la Commission européenne masquait cet intérêt égoïste en signalant que «les mesures algériennes nuisaient aux consommateurs algériens en raison d’un choix de produits indûment restreint». À travers cet argumentaire, on aura deviné la manœuvre de l’UE qui consiste à mettre l’Algérie dans le boxe des accusés, sous prétexte d’une volonté de faire respecter l’accord d’association. Une attitude d’autant plus saugrenue qu’en matière d’investissement, l’UE n’a jamais brillé en Algérie. La Turquie, le Qatar, la Chine dont les investissements réalisés bien après l’accord d’association, génèrent des recettes en devises et contredisent un discours fait de mauvaise foi sur «des investissements européens bloqués» par l’Algérie. Ce qui dérange réellement l’UE, c’est le constat d’une réduction des exportations de l’UE vers l’Algérie, de 22,3 milliards d’euros en 2015 à 14,9 milliards d’euros en 2023. L’excédent de la balance commerciale algérienne ne plaît visiblement pas à la Commission européenne qui, malgré un ton pas très diplomatique, ne peut empêcher ses entreprises d’investir en Algérie, après le coup de vis d’Alger. Même si le ton s’était voulu ferme, les Européens admettent le bien-fondé du discours algérien et les propos de leur ambassadeur en Algérie attestent de la nécessité d’une correction profonde de l’accord d’association pour espérer stabiliser les échanges de l’UE avec l’Algérie et donner une perspective au Vieux Continent face à une Afrique bouillonnante de partenariats et dont l’Algérie est la porte d’entrée. La donne géopolitique étant ce qu’elle est, l’ambition de l’Algérie et du Nigeria dans le marché gazier méditerranéen s’en trouve légitime. La différence c’est que l’Algérie affine son discours et refuse d’être un simple fournisseur de gaz et un marché pour les produits européens. Des pays, à l’image de l’Italie, l’Autriche et l’Allemagne ont compris les enjeux, mais cela n’aura de sens qu’en cas d’un rapport d’égal à égal entre l’Algérie et l’UE. C’est ce que réclame Alger. 

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