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Procès de Louh, Saïd Bouteflika et Haddad

Coups de théâtre à la cour d'Alger

L'audience a été suspendue jusqu'à dimanche prochain.

Le procès dit des «SMS» impliquant l'ancien ministre de la Justice, Tayeb Louh, son inspecteur général, Tayeb Belhachemi, le frère cadet et conseiller du défunt président déchu, Saïd Bouteflika et l'ancien président du FCE, Ali Haddad a débuté avant qu'il soit non pas reporté, mais suspendu jusqu'à dimanche prochain 22 mai.
La suspension de l'audience a été motivée par des considérations d'ordre humanitaire.
Le procès, qualifié de «carnavalesque», a connu plusieurs situations spectaculaires. En fait, à la fin de la séance consacrée aux recours de procédures, la présidente de l'audience a demandé au principal accusé dans cette affaire, en l'occurrence Tayeb Louh, s'il était prêt à suivre et répondre aux questions du tribunal, sinon il y a une possibilité de reporter à la fin de la session criminelle en cours. Louh veut connaître la date du report, mais la présidente lui signifie que la programmation relève du parquet général.
Au bout d'un moment Louh, décide de laisser le soin à la présidente de décider d'ouvrir le procès ou de le reporter car, dit-il:«j'ai toujours fait confiance à la femme algérienne». Toutefois, contre toute attente, la présidente de l'audience annonce après délibération la poursuite des autres étapes du procès car explique-t-elle, «il n' y a pas que Tayeb Louh dans ce procès». Toutefois, aussi incroyable que cela puisse paraître, Tayeb Louh qui s'est concerté entre-temps avec ses nombreux avocats, se lève dans le box des accusés pour dire qu'il vient d'avoir un malaise à tel point qu'il «risque de perdre l'usage de la parole lors du procès».
Soupçonnant qu'on lui mettait les bâtons dans les roues, la magistrate propose à Louh de lui commettre un avocat d'office. Chose à laquelle s'oppose l'ancien garde des Sceaux. Devant la persistance de la présidente à poursuivre le procès, la défense de Louh décide de se retirer. Par on ne sait quelle espèce de solidarité, la défense de Saïd Bouteflika n'a pas tardé à rejoindre le collectif d' avocats de Tayeb Louh, ce qui a contraint la présidente de l'audience de lever encore une fois la séance, tout en mettant en garde que «dorénavant elle ne permettra plus aux avocats de la défense d'échanger avec les accusés dans la salle d'audience».
Après de très longues délibérations, la présidente décide de suspendre le procès jusqu'à l'audience du 22 mai prochain pour des raisons humanitaires. Elle a expliqué que le tribunal aurait pu poursuivre en citant des jurisprudences de la Cour suprême qui ont décidé de poursuivre le procès après le retrait des avocats non pas du dossier mais de la séance. Cet énigmatique désir de reporter vaille que vaille le procès aurait, selon certains avocats, «un lien avec le verdict prononcé (2 ans de prison ferme) prononcé contre Tayeb Louh à l'issue de son procès dans l'affaire de Noah Kouninef».
Par ailleurs, prévu lors de la précédente session criminelle, ce procès a été reporté en raison de la contamination à la Covid-19 d'un bon nombre d'avocats de la défense.
Placé en détention provisoire depuis le 22 août 2019, Tayeb Louh, le principal accusé dans cette affaire, est poursuivi pour «entrave au bon déroulement de la justice», «abus de fonction», «incitation à la falsification de documents officiels et à la partialité». Cette affaire dite «des SMS» porte sur les «textos» échangés entre l'ex-ministre et Saïd Bouteflika, et ceux échangés par ce dernier avec Ali Haddad.
Ces shorts messages devaient permettre à Chakib Khellil et aux membres de sa famille de bénéficier d'un non-lieu et l'annulation du mandat d'arrêt international émis contre lui par la justice algérienne.
L'affaire porte également sur l'intervention de Tayeb Louh auprès de la commission électorale de la wilaya de Ghardaïa en vue de falsifier un procès-verbal, avec effet rétroactif, dans le but d'admettre une candidate lors des législatives de 2017. L'ancien ministre de la Justice avait soutenu lors de son deuxième procès que «les deux affaires pour lesquelles il était poursuivi devant la justice ont été actionnées par l'ex-ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati sur ordre du défunt chef d'état-major, Ahmed Gaïd Salah».
Pour rappel, Tayeb Louh a été condamné, le 13 octobre dernier, en première instance, par le tribunal criminel de Dar El Beïda, à une peine de 6 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 200 000 DA. Saïd Bouteflika, frère et conseiller de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika, a été également condamné à 2 ans de prison ferme et à une amende de 100000 DA.
L'ancien inspecteur général dudit ministère, Tayeb Belhachemi, a été condamné à 2 ans de prison ferme et à une amende de 200000 DA. L'homme d'affaires Ali Haddad a écopé de la même peine.
Le tribunal a acquitté les autres accusés, à savoir l'ancien secrétaire général du ministère de la Justice, Laâdjine Zouaoui, les juges Mokhtar Belahrache, Sid Ahmed Samoun, Khaled Bey, ainsi que l'avocat Mustapha Derfouf.
L'ex-candidate aux législatives de mai 2017 pour la circonscription de Ghardaïa, Meriem Benkhalifa, a également été acquittée.

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