Les stocks de gaz en forte baisse en Europe
Flambée, des prix, inévitable !
Le cours du gaz européen a atteint la barre symbolique des 50 euros le mégawatheure le 31 décembre 2024, son plus haut niveau depuis plus d’un an.

Quel rôle pour l’Algérie dans la crise énergétique qui se profile en Europe ? En attendant, voilà ce que disent certains indices. Les réserves européennes étaient pleines à 68,24% le 10 janvier dernier contre 81,64% l’année dernière à la même date. La plupart des pays de l’Union sont concernés. Les stocks français s’affichaient à 55,27% contre un taux de remplissage de 76,09% un an plus tôt. C’est cependant en Grande-Bretagne que la situation est la plus inquiétante. Les taux de stockage sont les plus bas. Ils étaient environ à moitié pleins le 9 janvier 2025. Soit un déficit de 26% par rapport à l’année passée à la même période. «Ce qui signifie que le Royaume-Uni a moins d’une semaine de gaz en réserve», a prévenu le groupe Centrica, maison mère de British Gas, principal distributeur du royaume. Un contexte favorable à une flambée des prix qui ont déjà connu une hausse sensible. Le cours du gaz européen a atteint la barre symbolique des 50 euros le mégawatheure le 31 décembre 2024, son plus haut niveau depuis plus d’un an. L’indice des prix du gaz naturel a augmenté de près de 4% en novembre pour atteindre son plus haut niveau depuis décembre 2023, était-il souligné dans la dernière édition du Commodity Market Outlook (octobre 2024), rapport phare de la Banque mondiale sur les perspectives des marchés des matières premières. Quelle en est la cause ? Cette progression est principalement imputable à une hausse de 8% du prix de référence européen, elle-même liée à une baisse plus forte que prévu des niveaux de stockage et des incertitudes accrues concernant le transit du gaz russe par l’Ukraine, expliquent les experts de l’institution de Bretton Woods. Et les choses ne semblent pas aller dans le sens d’une éventuelle accalmie. Les prix du gaz naturel européen devraient s’inscrire à la hausse en 2025 avant de se tasser en 2026, tandis qu’aux États-Unis les prévisions indiquent un accroissement considérable des cours pour 2025 et une poursuite de cette tendance l’année suivante, pronostique la Banque mondiale. Ces perspectives pourraient être revues à la hausse sous l’effet d’une intensification des conflits au Moyen-Orient et, plus généralement, de l’évolution de la conjoncture géopolitique, d’une concurrence accrue pour les cargaisons de GNL, d’une interruption des livraisons de gaz russe en Europe et de températures plus froides que prévu, ajoutent-ils. Reste à savoir si les prévisions annonçant l’hiver le plus froid en Europe depuis 2020 se confirment. Les tensions sur l’offre de gaz ne feront que s’accentuer dans ce cas. D’autant plus que les importations de gaz russe vers l’Europe via l’Ukraine sont interrompues depuis le 1er janvier. Le refus catégorique exprimé par l’Ukraine de renouveler le contrat de transit gazier russo-ukrainien, qui a expiré le 31 décembre 2024, laisse présager d’une possible répétition de la crise énergétique de fin 2022. Une des pires qu’a connues l’Europe. Les regards se tournent vers Alger. Face à ces défis, l’Algérie émerge comme une alternative crédible et stable pour le marché européen, peut-on lire sur le site de La Nouvelle Tribune. Sa proximité géographique, couplée à une infrastructure gazière développée capable de produire annuellement 30 millions de tonnes de GNL, lui confère un avantage concurrentiel significatif. Les performances de l’année dernière, avec l’exportation de 14 millions de tonnes de GNL vers l’Europe, démontrent la fiabilité et la capacité de l’Algérie à répondre aux besoins croissants du marché européen, ajoute le même média. L’Algérie assure, depuis plus de 40 ans, une partie de la sécurité en gaz de l’Europe et s’est toujours acquittée de l’ensemble de ses engagements. Le Vieux-Continent a ainsi trouvé en l’Algérie, qui lui fournissait 11% de son gaz importé avant le début de la guerre en Ukraine, un partenaire sûr pour affronter l’une des pires crises énergétiques de son histoire. Un «scénario» qui pourrait se réécrire…