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Algérie-Union Européenne

L'Accord d'association sera révisé

L'UE répond ainsi «aux souhaits de l'Algérie, qui qualifie l'accord d'injuste à son égard».

Les négociations entre l'Algérie et l'Union européenne autour de l'accord d'association qui les lie depuis 2002, devrait s'ouvrir dans le courant du mois en cours. C'est l'ambassadeur auprès de l'Union européenne en Algérie, Diego Milado, qui en a fait l'annonce au site d'information espagnole, infopay. Cette annonce était accompagnée par «l'engagement de l'Union à établir une relation stratégique avec l'Algérie en tant que partenaire fiable». Le diplomate qui s'adressait prioritairement à un public européen semble assez bien mesurer la stabilité de l'Algérie, en ces temps troubles où l'Europe perd considérablement en compétitivité, jusqu'à voir ses industries migrer vers d'autres contrées. Cette négociation que l'ambassadeur préfère qualifier de «discussion», ne figurait pas dans l'agenda de l'UE avant 2022. Les demandes de l'Algérie de revoir les termes de l'accord d'association étaient restées lettre morte. Aujourd'hui, l'Union européenne évoque «une discussion commerciale élargie (...) en procédant à un examen approfondi de l'accord». L'ambassadeur dit que l'UE répond ainsi «aux souhaits de l'Algérie, qui qualifie l'accord d'injuste à son égard».
Cette disposition à la négociation ne relève pas du hasard ou d'une mansuétude européenne. On aura compris et l'ambassadeur ne s'en cache pas, que «l'Europe a besoin de l'Algérie, surtout après l'invasion russe de l'Ukraine». Cette guerre que la Russie qualifie d'opération militaire spéciale, a considérablement fragilisé l'Europe sur son flanc énergétique. En perdant le gaz russe, les pays de l'UE connaissent depuis février 2022 une véritable descente aux enfers. L'obligation d'une «source alternative au gaz russe», a fait prendre conscience à ces pays que leur salut est au sud de la Méditerranée. De fait, ils ont «réalisé l'importance stratégique de l'Algérie, et surtout sa fiabilité en tant que partenaire important dans le domaine de l'énergie», reconnaît Diego Milado. Le reste relève de l'actualité du moment, à savoir que «l'Algérie a pu se positionner comme la deuxième source d'énergie de l'Union européenne», poursuit le diplomate, forcé d'admettre que le Vieux Continent se voit sauvé par «le réseau de pipelines le reliant à l'Espagne et à l'Italie».
La disponibilité de l'infrastructure de transport du gaz naturel est à l'origine des succès industriels de l'Italie, dont la Première ministre a compris avant tout le monde l'importance stratégique d'une relation d'égal à égal avec l'Algérie. L'échange de visites au plus haut niveau entre Alger et Rome a permis de faire émerger un dialogue positif sur la fourniture d'énergie fossile, mais aussi de l'énergie renouvelable et l'hydrogène vert, avec un câble électrique sous-marin qui transportera l'électricité algérienne vers l'Europe. Cette initiative algérienne mise sur la table par le président Tebboune a été d'abord froidement reçue en Europe, avant de constituer, quelques mois plus tard, une option incontournable.
L'ambassadeur de l'Union européenne a admis à ce propos que «le président Tebboune est pleinement conscient de l'importance de cette relation tant pour l'Algérie que pour l'Union européenne». C'est «un homme qui s'intéresse beaucoup à l'Union européenne».
Le partenariat énergétique est visiblement la seule motivation de l'UE pour la réouverture du dossier de l'accord d'association. Il serait cependant naïf de penser que Bruxelles ait consenti une profonde relecture de l'accord, sans une pression d'Alger qui martèle depuis des années son déséquilibre. «Nous allons d'abord expliquer le point de vue européen du nouvel accord et écouter les arguments des Algériens», explique l'ambassadeur Milado, dont les chefs savent que contrairement à 2002, l'UE n'a désormais aucun avantage vis-à -vis de l'Algérie, bien au contraire. En tout cas, l' Europe part du principe «de nouvelles consultations commerciales avec l'Algérie qui seraient équitables pour les deux parties». Dans cette déclaration «fourre-tout», l'ambassadeur émet son souhait «d'amendements profonds qui permettraient à l'Algérie de diversifier son économie». Dans le propos, il y a bien entendu un aveu on ne peut plus clair indiquant que l'accord est clairement à la défaveur de l'Algérie qui «n'a pas été autorisée à diversifier son commerce extérieur». Principale cause à cet état de fait: des «déséquilibres de l'accord dans de nombreux biens».

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