Devant les attaques répétées du makhzen
L'Algérie impose le visa aux Marocains
Les griefs avérés sont d'une gravité extrême et valent, par la même, une réprobation unanime.
C'est un nouvel épisode, malheureusement, amer qui vient marquer l'histoire des relations de l'Algérie avec son voisin du mal, le Maroc. En réponse à une nouvelle récidive de la part du Makhzen, l'Algérie vient de décider de riposter, de manière très appropriée. Désormais, les Marocains et autres détenteurs de passeports de ce pays, désirant se rendre en Algérie seront astreints à une obligation de visa. La décision à effet immédiat a été prise et annoncée par l'Algérie, conformément aux règles régissant le droit international, en réponse à des agissements hostiles récurrents et suspects de la part du voisin marocain. C'est un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères qui a annoncé la décision de l'Algérie de renoncer à ses largesses, très mal exploitées par le voisin du mal. «Profitant du régime d'exemption des visas, malheureusement, le royaume du Maroc s'est livré à diverses actions attentatoires à la stabilité de l'Algérie et à sa sécurité nationale, avec l'organisation à grande échelle de réseaux de crime organisé, de trafic de drogue et d'êtres humains, de contrebande, d'immigration clandestine et d'actes d'espionnage, ainsi que le déploiement d'agents de renseignements sionistes, détenteurs de passeports marocains, pour accéder librement au territoire national». Des griefs qui sonnent comme une déclaration de guerre inavouée de la part des monarques de Rabat et leurs inféodés sionistes, qui ont les yeux rivés sur le géant émergent de l'Afrique. Ainsi, profitant de la liberté de circuler accordée par les autorités algériennes, eu égard aux liens historiques qui lient les deux peuples frères, malgré la rupture des relations diplomatiques en 2021, le Makhzen a mis à profit cette situation pour tenter des actions hostiles à l'égard de l'Algérie. Les griefs avérés, cités par la diplomatie algérienne, sont d'une gravité extrême et valent, par là même, une réprobation unanime de la part des justes de ce monde. Pour l'Algérie, il va sans dire que «ces actes constituent une menace directe sur la sûreté nationale de notre pays et imposent un contrôle ferme et strict de tous les points d'accès et de séjour en territoire national». L'Algérie ne lésine pas sur sa sécurité et sa souveraineté nationale quand il s'agit de menaces réelles et identifiées. Le Maroc et son allié naturel Israël doivent bien assimiler qu'ils font face à un pays rompu aux jeux d'intelligence et de renseignements. C'est même un trait de caractère inné chez l'ensemble des Algériens, jaloux de leur pays et de sa souveraineté et sécurité. On ne parle pas ici des institutions chargées de ce volet précis, car cela est du ressort du militaire. Pour preuve, le fameux nid d'espions démantelé dans la région de Tlemcen, le 1er septembre écoulé, soit une semaine avant le démarrage du vote de la présidentielle, l'a été grâce à la vigilance des citoyens et la veille des services de sécurité. L'affaire remonte au 24 août 2024, où un ressortissant marocain suspect avait été pisté et arrêté, livrant des faits d'espionnage d'une gravité extrême, justifiant les appréhensions des Algériens.
Du coup, l'Algérie, confiante, tient le royaume du Maroc «pour seul responsable de l'actuel processus de dégradation des relations bilatérales par ses agissements hostiles à l'Algérie», précise encore le communiqué du ministère des Affaires étrangères. En fait, cela fait très longtemps que l'Algérie n'attend plus rien du Maroc, contrairement à celui-ci. Jusqu'alors, et au plus fort de la crise diplomatique entre les deux pays, le pays a toujours fait prévaloir les valeurs humaines et confraternelles liant les deux peuples frères. «L'Algérie, toujours muée par des valeurs de solidarité tissées par les liens humains et familiaux qui unissent les deux peuples frères, algérien et marocain, avait évité, lors de la décision de rupture des relations diplomatiques avec ce pays, en août 2021, de remettre en question la liberté et la fluidité de la circulation des personnes», note le communiqué des AE. L'Algérie use, ainsi, de son droit légitime de défendre sa sécurité et son devoir de protéger son territoire et ses citoyens des actes hostiles du voisin, visiblement toujours davantage malintentionné. La réintroduction immédiate de l'obligation de visa pour tous les citoyens marocains, souhaitant rentrer sur le territoire algérien, prend ainsi toute sa valeur et obéit, surtout, à des impératifs strictement sécuritaires.