{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

L’Algérie laisse-t-elle filer une chance?

Le scénario n’a rien de compliqué. On y pense depuis 2011. Mais à ce jour, il n’en est rien sorti, à part quelques petites actions symboliques.

Au centre de tous les enjeux énergétiques mondiaux, l'Algérie est en train de laisser filer une chance historique de se placer dans l'échiquier stratégique méditerranéen comme la pièce maîtresse par excellence. Puissance pétrolière qui est enfin parvenue à produire son propre carburant, avec l'objectif de l'exporter vers l'Europe, l'Algérie est surtout un producteur majeur de gaz naturel. Ce produit peu polluant est considéré par l'ensemble des experts comme l'énergie dominante pour les 30 prochaines années. Le gaz est appelé à assurer la transition vers une économie totalement décarbonée. Celle-ci est actuellement envisagée à travers les sources solaire, éolienne, hydrogène vert et autre biomasse. Sur ces formes d'énergies renouvelables, l'Algérie est leader mondial dans le domaine du solaire. Son immense potentiel d'ensoleillement en fait une véritable pile électrique naturelle, susceptible d'alimenter la planète entière avec moins du 15e de sa superficie totale. Tout investissement est rentable de suite, puisqu'il garantit le meilleur rapport qualité/prix dans n'importe quel autre partie du monde. Cette garantie de rentabilité, est d'autant plus acquise pour n'importe quel opérateur que le réseau électrique national est déjà bien maillé.
Cela pour dire que dans toutes les étapes de la transition énergétique, l'Algérie occupe un rang de choix, d'ailleurs conforté par une actualité géopolitique qui met le pays au-devant de la scène énergétique mondiale. Les sollicitations européennes témoignent, si besoin, du poids considérable que prend l'Algérie, s'imposant naturellement comme l'acteur incontournable du moment. Il reste que la conjoncture politique et climatique mondiale qui avantage grandement l'Algérie n'a rien d'éternel. Et pour cause, le passage au tout renouvelable, nécessite une série de décisions, d'actions et de compromis politiques et diplomatiques à la charge de l'actuel Exécutif.
Chronologiquement, l'Algérie dispose d'une fenêtre de 30 ans, dans le meilleur des scénarios. Au rythme de la consommation domestique, il sera dans quelques années impossible au pays d'exporter les mêmes quantités de gaz. À l'horizon 2050, il est même probable que la production nationale ne suffise plus et qu'il faudra importer du gaz pour faire tourner l'économie et répondre aux besoins des familles. À cette échéance, l'Algérie devra avoir entièrement réussi sa mue économique. Une véritable course contre la montre, avec au bout une issue incertaine. Sauf dans le cas où le pays sache, dès aujourd'hui, exploiter ses points forts pour demeurer la puissance gazière, qu'elle est déjà, au-delà de 2050, avec en prime une expertise acquise en matière d'énergie renouvelable. Cette perspective suppose le démarrage d'une véritable industrie de l'énergie solaire. Il faudra que l'Algérie parvienne dans un délai de 15 ans à réaliser 15 000 Megawatts d'énergie renouvelable, qu'elle soit l'un des producteurs mondiaux de l'hydrogène vert à échéance très rapprochée, quelques années seulement. Une véritable stratégie de diversification de son mix énergétique lui permettra d'économiser des centaines de milliards de m3 de gaz naturel. En fait, le scénario n'a rien de compliqué.
On y pense depuis 2011. Mais à ce jour, il n'en est rien sorti, à part quelques petites actions symboliques, comme l'électrification des routes et des écoles primaires en énergie solaire. On peut même douter du succès de ces opérations ponctuelles en l'absence de bilan chiffres, censé avoir été rendu public par le ministère de l'Intérieur. En réalité, le pays n'a absolument rien réalisé de concret. Pas de centrales solaires, pas d'usine d'hydrogène vert, pas d'installations éoliennes. Rien du tout. Tout est ajourné. Mais la consommation de gaz brise des records d'année en année. À ce rythme, le monde se détournera de l'Algérie qui aura fabriqué son propre enfer.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours