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Stress, calculs, incompréhension et émotion

L’angoissante nuit du dépouillement

Les partisans des candidats se sont rendus en masse dans les bureaux de vote pour «contrôler» l’opération de dépouillement. De nouvelles têtes jeunes et compétentes ont «émergé» des urnes…

Samedi 27 novembre 2021. C'est jour de vote en Algérie. Le pays renouvelle ses assemblées locales. Nous sommes dans la commune de Rouiba (banlieue est d'Alger). Il est presque 20 h. Les bureaux de vote s'apprêtent à fermer. Ils sont, d'un coup, pris d'assaut par une foule nombreuse. Jeunes et moins jeunes déferlent telle une vague. Est-ce qu'il s'agit de retardataires? «Non, non», réplique l'un d'eux. «Nous avons voté ce matin, nous sommes venus assister à l'opération de dépouillement pour nous assurer que nos voix ne seront pas détournées», explique-t-il. En fait, on comprend par la suite que ce sont les cinq listes en lice, qui ont mobilisé leurs partisans afin d'éviter une quelconque opération de fraude. «C'est notre plan antifraude. En plus, des observateurs officiels on a décidé de mobiliser nos troupes dans les 105 bureaux de la commune afin que la démocratie triomphe», soutient un candidat venu assister lui aussi à l'ouverture des urnes. Il est 20 h. La cloche de l'école primaire Sentouhi-Rabah retentit. Le responsable du centre sonne ainsi la fin de l'opération de vote. Les représentants de chaque liste se mettent en place. Les chefs de bureau expliquent une dernière fois le déroulement de l'opération de dépouillement. Il est temps d'ouvrir les urnes. On commence par celles que tout le monde attend, à savoir celles qui concernent les APC. Les enveloppes sont tirées une par une. On les compte, et on vérifie d'après le nombre de participants. «Il y en a 32», lance le délégué de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie). Tous les présents confirment ce chiffre. Les enveloppes sont ensuite ouvertes par le délégué. Il y retire le bulletin en vérifiant qu'elle ne compte qu'un seul pour qu'elle soit validée. Il montre l'enveloppe vide aux présents avant de donner le numéro de la liste et le nom du parti qui a obtenu la voix. «002, El Moustakbel», dit-il sous un tonnerre d'applaudissements. Le délégué demande aux présents de se «calmer» pour le bon déroulement de l'opération. Il poursuit l'ouverture des enveloppes. Même tempo. «El Moustakbel, El Moustakbel, FLN, FLN, RND, FFS...». Les voix sont inscrites sur les procès-verbaux (PV) alors que les représentants des candidats les inscrivent soigneusement sur leurs calepins. Certains demandent de répéter n'ayant pas bien entendu le numéro de la liste. L'angoisse est à son paroxysme. Jusqu'à ce que Djamel Belmadi ne vienne adoucir les moeurs. Une enveloppe contenant la photo du sélectionneur national vient plonger toute la salle dans un grand fou rire. Le responsable explique que cette voix est comptabilisée dans la case des bulletins nuls. Toutes les enveloppes ont été ouvertes. Elles sont placées sur une table avec des tas, rangés par liste. C'est l'heure de la seconde phase. Les choses se compliquent. Le chef de bureau explique le déroulement de cette étape. «On va compter les voix qu'a obtenues chaque candidat sur la liste, selon la case qui a été cochée. Si aucune n'a été cochée, c'est toute la liste qui obtient la voix», souligne-t-il. «Zemoul, Zemoul, Zemoul, Bouabdellah, Lakrouz, Sassa, Bouacha», crie-t-il. Les premières tendances se dessinent. C'est le candidat du front El Moustakbel, Amine Zemoul, qui arrive en tête dans ce centre. Présents en masse, ses partisans sont en transe. Ils entonnent des chansons à la gloire de ces jeunes candidats. Un homme vient calmer les ardeurs. «Ce n'est pas encore gagné. Les tendances sont différentes d'un centre à un autre», précise-t-il. On comprend alors qu'on est dans le «fief» de ce candidat qu'il a remporté haut la main. Néanmoins, dans les autres centres, les résultats sont différents. Chaque candidat semble avoir remporté son quartier. Le stress refait surface. L'heure est au décomptage des listes des APW, le centre se vide de son monde. La foule se dirige vers les QG pour essayer de «calculer» les résultats. De grands débats s'ensuivent jusqu'à très tard dans la nuit. Les premiers résultats tombent. Il n'y a pas de majorité dans cette riche commune de la capitale. Le FLN, le RND et El Moustakbel obtiennent chacun six sièges. Le Mouvement des nationalistes libres obtient trois sièges alors que le FFS n'en obtient que deux. Il faudra donc jouer au jeu des alliances pour déterminer le futur maire de Rouiba. «Quoi qu'il en soit, la démocratie aura aujourd'hui triomphé avec l'arrivée de nouvelles têtes à l'APC, jeunes et compétentes», soutient soulagé un habitant de la ville. 

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