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Procès du meurtre de Djamel Bensmaïl

La défense contre attaque

La défense a rejeté en bloc les charges liées au «terrorisme et subversion».

Le procès du meurtre de Djamel Bensmaïl s'est poursuivi, hier, avec les plaidoiries de la défense. Plusieurs avocats de la défense se sont relayés devant le tribunal criminel. Les avocats ont notamment rejeté en bloc le réquisitoire du procureur général qui chargeait les accusés de lourds chefs d'inculpations «sans fondement ni preuves tangibles». Les vidéos qui ont été projetées en boucle au tribunal n'apportent pas, aux dires du collectif de la défense, de preuves suffisantes impliquant directement les accusés dans «des actes terroristes et subversifs visant la sécurité de l'État, l'unité nationale et le fonctionnement normal des institutions de l'État en semant la terreur parmi la population et en créant un climat d'insécurité en agressant des personnes, en mettant leur vie en danger et en portant atteinte à leurs biens, ainsi que la participation à un homicide volontaire avec préméditation et guet-apens», rapportent les plaidoiries. «Les éléments fondamentaux constitutifs de cette accusation ne sont pas réunis», estime-t-on. De même, d'après la défense, l'accusation de «manifestation armée», «n'est nullement fondée pour la simple raison qu'aucune arme n'a été présentée comme pièce à conviction dans ce dossier».
Tout en appelant à ne pas attiser davantage «le feu de la discorde», Abdelkader Houili, un avocat de la défense a affirmé que «les marches du MAK étaient encadrées par les services de sécurité, notamment en 2013 et 2014». Ce mouvement, poursuit-il sur sa lancée, «a pu s'organiser tant bien que mal à la faveur d'un énorme laisser-aller ayant débuté en 2001». «Si les accusés étaient réellement des militants de ce mouvement, ils n'auraient pas hésité à déclarer leur appartenance à ce mouvement», a-t-il soutenu.
Pour cet avocat, Larbaâ Nath Irathen demeurera toujours une région historique, résistante et martyre qui a tout le temps fourni tant d'hommes au pays, avant, durant et après sa libération. Notons que tous les accusés ont nié leur appartenance au MAK. «Si quelques-uns parmi les accusés avaient adhéré à ce mouvement par le passé pour militer en faveur de la langue et la culture amazighes, ils n'ont pas hésité à démissionner dès que ce mouvement s'est mis sur une ligne séparatiste», a-t-on indiqué. La défense déplore aussi le fait que le parquet a demandé de sévères peines contre des accusés qui «se sont trouvés au mauvais moment et au mauvais endroit». Ces derniers, en faveur desquels, les avocats plaident l'entière innocence «se sont retrouvés sur les lieux du crime par hasard ou par curiosité, sans toutefois pénétrer dans le siège de la sûreté de daïra, ou monter dans le Veto ni frapper la victime ni encore moins saccagé un quelconque véhicule...».
Certains avocats sont revenus sur le contexte prévalant en cette époque à Larbaâ-Nath-Irathen, ravagée par les incendies dévastateurs ayant engendré plusieurs cadavres calcinés, des maisons, véhicules et bétail dévastés. Parmi les accusés figurent des victimes de ces incendies. Ces derniers, d'après leurs avocats, «ont agi sous le choc de cette véritable tragédie, en frappant la victime, sans avoir l'intention de la tuer, la traîner ou la brûler ou trancher la tête de son cadavre calciné». La majorité des avocats ont plaidé l'innocence de leurs clients et demandé aux conseillers et membres du jury de répondre par non aux questions de délibérations.
Par ailleurs, selon la défense, il y a parmi les accusés, ceux qui ont lutté sans relâche contre les incendies, ceux qui furent les premiers à donner l'alerte et qui ont pris l'initiative d'aider les militaires à évacuer vers l'hôpital de Larbaâ Nath Irathen. Ces derniers, notamment ceux qui n'ont pas participé au lynchage de la victime doivent être «innocentés», souligne-t-on.
Les avocats citent aussi l'inculpation «injuste» de certains commerçants de la localité qui ont essayé d'aider les policiers et tenter de calmer la furie de la foule. «On ne peut pas accuser toutes les personnes se trouvant sur la place Abane Ramdane, devant le commissariat d'avoir participé au meurtre par le fait qu'elles n'ont pas essayé d'aider la police», estime un des avocats de la défense. Cela est d'autant plus vrai, soutient-il, que «les services de sécurité ont justifié le fait de n'avoir pas usé de tirs de sommation pour disperser la foule par crainte de débordement qui aurait provoqué des dérapages».

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