Attaf reçoit une forte délégation US à New York
La diplomatie américaine à l'écoute d'Alger
Le rapprochement s'est matérialisé depuis la crise au Niger où les deux pays partagent la même vision.
Instruit par le président de la République, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, multiplie les rencontres avec les partenaires de l'Algérie. Ahmed Attaf s'est dépensé sans retenue multipliant les rencontres diplomatiques à New York. Ahmed Attaf, a reçu une délégation américaine de haut niveau conduite par la sous-secrétaire d'État Mme Victoria Nuland, et ce en marge de sa participation aux travaux de la réunion ministérielle de la 78e session de l'Assemblée générale des Nations unies, a indiqué, hier, un communiqué du ministère. La délégation US a regroupé la sous-secrétaire d'État chargée des Affaires du Proche-Orient, Mme Barbara Leaf, la secrétaire d'État adjointe aux organisations internationales, Mme Michele Sison et la secrétaire d'État adjointe aux affaires africaines, Mme Catherine Phee.
«Les discussions entre les deux parties ont porté sur plusieurs questions inscrites à l'ordre du jour de l'Assemblée générale de la session actuelle, notamment les développements de la crise au Niger et les perspectives de renforcement des efforts diplomatiques à la lumière de l'initiative de règlement pacifique proposée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune», souligne la même source. Les discussions ont également porté sur «les derniers développements de la crise au Mali et les moyens d'intensifier les démarches pour apaiser la situation et permettre aux parties maliennes de revenir à l'application de l'accord de paix et de réconciliation issu du processus d'Alger», ajoute le communiqué. Par ailleurs, Ahmed Attaf a tenu des entretiens bilatéraux avec la sous-secrétaire d'État aux affaires du Proche-Orient, Mme Barbara Leaf, sur les développements de la crise en Libye. Les deux parties ont réaffirmé le soutien des deux pays aux efforts de l'envoyé onusien, Abdoulay Bathily.
La qualité de cette délégation renseigne bien sur l'intérêt que portent les Américains à l'Algérie. Le rapprochement a été amorcé le 9 août dernier lors du déplacement à Washington du ministre des AE Ahmed Attaf, qui y a rencontré son homologue américain, Antony Blinken. Il s'est matérialisé davantage depuis le coup d'État au Niger, où les deux pays plaident pour des «solutions pacifiques plutôt que le choix de l'intervention militaire porteur de dangers». Une position commune qui tranche avec celles des va-t'en-guerre dont une partie des membres de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). L'Algérie a fait savoir qu'une action militaire au Niger constitue «une menace directe» pour sa sécurité à ses frontières avec le Niger qui s'étalent sur près de 1 000 kilomètres. La crise nigérienne n'est pas le seul motif du rapprochement entre Alger et Washington. Les deux capitales partagent en effet, les mêmes visions sur de nombreux dossiers dont, la question du Sahara occidental, la réconciliation palestinienne et la lutte contre le terrorisme, un dossier dans lequel les deux pays collaborent depuis très longtemps.
Avant de s'envoler pour New York afin d' assister à la 78e session de l'Assemblée générale des Nations unies, le président Abdelmadjid Tebboune a reçu, l'ambassadeur des États-Unis d'Amérique à Alger, Mme Elizabeth Moore Aubin, à la demande de cette dernière, indique un communiqué de la présidence de la République. Dans une brève allocution à sa sortie du palais d'El Mouradia, l'ambassadeur Aubin a exprimé sa reconnaissance au président Tebboune «pour les efforts en matière d'aides humanitaires que fournit l'Algérie» pour venir au secours de ses voisins.
L'ambassadeur a abordé avec le président Tebboune les relations de politique et économie entre les deux pays et évoqué le dossier sécuritaire avec les derniers développements que connaît la région du Sahel.