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AFFAIRE SONATRACH: UN MANDAT D'ARRÊT ÉMIS CONTRE FARID BEDJAOUI

La justice italienne relance le dossier

Saipem a obtenu en Algérie sept contrats d'une valeur totale de 8 milliards d'euros. Pour obtenir ces marchés, le groupe a payé 197 millions de dollars de pots-de-vin à la société Pearl Partners Limited, une société de Hong Kong contrôlée par M. Bedjaoui.

Nouveau rebondissement dans l'affaire dite Sonatrach. Au moment où tout le monde s'attendait à des décisions fermes de la part de la justice algérienne, c'est contre toute attente la justice italienne qui réagit. Dans son édition d'hier, le quotidien italien Corriere della Sera, citant le parquet de Milan, affirme que la justice italienne compte saisir 123 millions de dollars déposés sur des comptes appartenant à Farid Bedjaoui, dans l'enquête sur un scandale de corruption impliquant le groupe pétrolier italien ENI en Algérie.
Le parquet de Milan (nord) a également lancé un mandat d'arrêt international contre M.Bedjaoui, ajoute la même source.
«Plus de 100 millions de dollars» se trouveraient à Singapour sur des comptes contrôlés par M.Bedjaoui et 23 autres millions de dollars seraient à Hong Kong», précise le journal. Des commissions rogatoires ont également été lancées au sujet des comptes détenus par Farid Bedjaoui et ses proches, dont Chakib Khelil, à Singapour et Hong Kong. Dans cette affaire, la société italienne d'ingénierie et exploration pétrolière Saipem, filiale du géant pétrolier ENI, est soupçonnée d'avoir versé jusqu'en 2009 des pots-de-vin à Sonatrach. Ce qui a conduit à la démission de plusieurs responsables du groupe italien, dont son patron Pietro Tali. Cela au moment où le responsable de la division ingénierie et construction, Pietro Varone, ainsi qu'un autre cadre ont été suspendus à titre préventif. A noter que M.Varone, considéré comme le «cerveau», a été arrêté le 28 juillet dernier, simultanément au lancement du mandat d'arrêt contre Farid Bedjaoui. Ce dernier, prénommé «le jeune» basé à Dubaï et ayant un passeport français, était considéré comme le bras droit de l'ex-ministre algérien de l'Energie, le controversé Chakib Khelil, dit «le vieux» démis de ses fonctions fin mai 2010. Selon la juge italienne, Alfonsa Ferraro, citée par le Corriere della Sera, Saipem a obtenu en Algérie sept contrats d'une valeur totale de 8 milliards d'euros. Pour obtenir ces marchés, le groupe a payé 197 millions de dollars de pots-de-vin qui ont été présentés comme étant des frais d'intermédiation de la société Pearl Partners Limited, une société de Hong Kong contrôlée par M.Bedjaoui. M.Varone a reconnu, devant les magistrats, plusieurs semaines avant son arrestation, selon le Corriere, que «Pearl Partners et Bedjaoui sont la même chose» et que «Bedjaoui a dit clairement qu'il donnait l'argent au ministre de l'Energie Khelil.»
Plus explicite, l'ancien directeur des opérations de Saipem, Pietro Varone, a affirmé que les contacts avec le ministre dans le cadre du contrat «Menzel Ledjimet East» avaient été soutenus au plus haut niveau par le P-DG d'ENI, Paolo Scaroni, et que les trois personnages principaux, à savoir Khelil, Scaroni et Bedjaoui, s'étaient rencontrés plusieurs fois à Paris, Vienne et Milan. Qu'en est-il du rôle de l'ancien directeur général de Sonatrach Mohamed Méziane? Selon les dernières révélations, ce dernier aurait bénéficié de voyages en Italie agrémentés de 100.000 dollars. Son fils aurait, lui, hérité d'un contrat de conseil avec Saipem facturé 10.000 euros par mois et le chef de cabinet de l'ancien président de Sonatrach, Mohamed Reda El Hamèche aurait, lui, perçu une commission indue de 1 750 000 dollars. Ainsi, l'affaire Sonatrach II n'a pas encore livré tous ses secrets. Si du côté algérien l'enquête «patine». Les commissions rogatoires dépêchées en Italie, en Suisse et dans les pays du Golfe, et les «promesses» du ministre de la Justice de tenir informée l'opinion publique du moindre développement de cette affaire qui a défrayé la chronique, se sont avérées n'être que de la poudre aux yeux. Les rebondissements de l'affaire en Italie ne semblent pas préoccuper outre mesure les autorités algériennes qui se complaisent dans un long silence. Aucun nom des personnes impliquées n'a été cité dans les déclarations officielles et surtout aucun mandat d'arrêt n'a été émis contre eux.

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