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Adel Bensaci, Président du cluster mécanique de précision, à L’Expression

«La pièce détachée, un vrai casse-tête»

Vice-président de la Cipa et président du cluster mécanique de précision, Adel Bensaci développe dans cette interview qu’il nous a accordée, sa vision sur les différents aspects qui concernent la situation du marché de la pièce de rechange automobile, et les solutions à prévoir. Des éléments importants sont soulevés par ce jeune homme d’affaires pragmatique.

L'Expression:Aujourd'hui, le marché de la pièce automobile connaît une nouvelle tension autour de la rareté et la cherté des pièces de rechange. Cela malgré la levée du gel des importations. À votre avis cela est dû à quoi?
Adel Bensaci: Je vais essayer d'être explicite et succinct. Effectivement, nous sommes en train de subir de plein fouet une tension au niveau de la disponibilité de la pièce de rechange. Cette disponibilité est directement liée aux autorisations qui sont délivrées par Algex. Le fait qu'il y ait un blocage à ce niveau-là, du fait d'une volonté politique, aussi peut-être d'obliger, en tout cas de mettre une pression sur les constructeurs automobiles présents sur le marché, et même les concessionnaires, de rendre disponible cette pièce de rechange eux-mêmes, et non pas de passer par des importateurs, de la manière classique, est tout à fait compréhensible et louable. Le fait est qu'il faut laisser le temps au temps. Je pense que ce type d'action doit se faire en concertation avec les acteurs et les différentes parties prenantes du marché de la pièce de rechange. C'est-à-dire qu'une réorganisation de ce marché est importante. On veut responsabiliser les marques, et c'est tout à fait normal, pour que ce soit eux qui prennent la responsabilité de la pièce de rechange pour assurer aussi, une traçabilité et une meilleure qualité sur le marché national. En parallèle, il serait bien aussi de continuer à encourager les acteurs présents et ceux qui veulent investir dans la pièce de rechange. D'où l'esprit de concertation qui est important dans ce cadre précis. Je pense, notamment aux étapes intermédiaires, tels que les clusters pour la partie mécanique, les bourses de sous-traitance et le ministère de l'Industrie. Les importations ne sont pas toutes gelées, mais comme je le disais précédemment, il s'agit d'une volonté de mettre les concessionnaires, les constructeurs automobiles devant leurs responsabilités.

L'État a fait part d'une disponibilité en vue d'inciter les concessionnaires dans le sens d'un investissement dans ce domaine d'activité. Qu'est-ce qui bloque à votre avis?
La deuxième chose, c'est que le parc automobile algérien, qui est constitué d'environ 7 millions de véhicules, dont la moitié a plus de 20 ans d'âge. Donc, quand on parle d'importation, on parle de quoi? Il faut savoir aussi segmenter ce marché de la pièce de rechange, même si on doit donner la primauté aux constructeurs et aux concessionnaires dans le cadre de l'importation. Il faut aussi encourager bien sûr la production locale, mais ça ne peut pas se faire encore une fois comme ça et du jour au lendemain. Il faut que ça se fasse sur la base d'une planification entendue et validée par les différentes parties prenantes. Et par les différentes parties prenantes, cela éviterait justement ce genre de couac.

Quel rôle pourrait jouer les PME/PMI dans le contexte d'une relance des investissements dans ce secteur?
L'investissement dans la pièce de rechange, comme dans tous les investissements généralement liés à la mécanique, sont des investissements fortement capitalistiques. C'est-à-dire que la mise de départ est importante. Ce n'est pas permis à n'importe qui. La deuxième des contraintes, c'est la barrière technologique. Il ne s'agit pas de se proclamer investisseur potentiel dans la fabrication de pièces de rechange (PDR) pour le devenir. Il y a beaucoup d'ingénierie, et ces deux barrières, aussi bien capitalistiques que technologiques, ne permettent pas à tous les acteurs de bonne volonté, soient-ils, de pouvoir émerger et aller vers ce secteur. Néanmoins, le marché est là. C'est-à-dire que les chiffres sont vraiment très encourageants. Et le fait d'avoir aussi cette protection qui est offerte permet justement une période d'incubation. Cette période d'incubation, c'est-à-dire la mise en place des nouveaux projets dans un marché protégé, est une véritable aubaine. Et c'est une opportunité à qui saura faire les choses intelligemment. C'est-à-dire faire appel à des bureaux d'études spécialisés, trouver des partenariats, ect. Et c'est d'ailleurs pour ça qu'on a travaillé avec la Confédération des industriels et producteurs algériens d'un côté, que j'ai l'honneur d'accompagner en tant que vice-président, avec M. Ziani et M. Bakhchi, à travers la signature d'un accord avec l'Aaam, qui est l'association africaine des fabricants de l'industrie automobile. Ces derniers sont dans une vision d'intégration globale, continentale, pour intégrer le marché africain en tant qu'africain, par les Africains, pour les Africains. Cela se traduit par une stratégie qui est validée au niveau de l'Union africaine, à travers aussi l'Iatf, pour augmenter les niveaux d'échange intra-africains par la spécialisation de certains pays. Cela, en prenant en considération leurs différents avantages comparatifs. Et donc, ça voudrait dire que, par exemple, l'Algérie qui produit et transforme les produits sidérurgiques pourrait acheter de l'électronique à un pays qui aurait justement des minerais qui permettent la fabrication des cartes électroniques. Et donc, c'est un échange gagnant-gagnant qui permet d'aller vers la spécialisation. Cette spécialisation permet d'avoir des effets de levier par les volumes et aussi l'optimisation des coûts. La deuxième des choses, c'est d'avoir aussi des unités de fabrication de véhicules qui... à terme, permettront de dire, un pays fabrique le véhicule utilitaire, l'autre le véhicule léger, l'autre le véhicule lourd, et d'être dans cette même optique d'échange intra-africain avec des produits finis et, non pas uniquement des matières premières fabriquées en Afrique pour le marché africain et bien sûr pour l'exportation. La PME joue un rôle central là-dessus, parce que, en fait, c'est la PME qui va accompagner les constructeurs automobiles pour augmenter leur taux d'intégration et c'est aussi les PME qui vont investir dans les équipements et la fabrication de pièces de rechange. Donc, les PME vont représenter, je veux dire, la grande majorité de la structure des entreprises qui agissent dans le secteur automobile.

Il y a aussi cet autre problème posé autour de la qualité de ces pièces détachées qui circulent sur le marché et la problématique de la sécurité routière qu'elles engendrent. Comment assainir tout cela?
La problématique de la pièce de rechange, en termes de qualité, a été posée il y a deux jours, quand on a mis en place le comité de suivi automobile entre la Cipa et l'Aaam, en ce qui concerne l'aspect normatif. Que ce soit de la pièce de rechange importée ou de la pièce de rechange locale, il y a nécessité d'avoir un cadre législatif qui permet d'assurer un minimum de normes, plutôt d'assurer une qualité à travers des référentiels, des normes. D'abord, ça c'est le cadre législatif, et la mise en place de laboratoires techniques d'essai, à l'image du centre technique des industries mécaniques, le Cetim de Constantine. C'est ce qui permettra aussi bien de lutter contre la contrefaçon et la qualité moindre pour tout ce qui est importé. Mais aussi d'optimiser et d'accélérer la validation, ou plutôt la qualification des fabricants locaux, pour qu'ils puissent mettre sur le marché leurs produits de manière sûre, aussi bien sur le marché algérien que sur le marché de l'export, et notamment africain.

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