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La vie en...dose

Dans cette situation angoissante, cultivée dans le but de susciter un espoir chez le citoyen dont le moral est en berne, il y a le risque de faire oublier l'essentiel.

À quelques jours de la fin du délai de rigueur fixé par le ministère de la Santé pour le début de la vaccination, l'attention des Algériens est rivée sur le Sputnik V. Pour beaucoup d'entre nous, la vaccination sera synonyme de la fin des hôpitaux surchargés, des horaires de confinement, de la réouverture des restaurants, des transports, du port des masques, et de toutes les restrictions imposées pour empêcher la propagation du virus. En somme, ce sera un retour à une vie normale, une vie en...dose. La stratégie des autorités sanitaires, qui a consisté dans un premier temps à entretenir le flou sur le laboratoire fournisseur, ensuite à reporter à chaque fois l'échéance de l'arrivée du vaccin russe, a fini par créer une pharmacodépendance virtuelle.
Il y a comme une volonté à agir par effet de surprise, de sorte à étouffer dans l'oeuf toute polémique anti-vaccinale. L'idée étant d'éviter le scénario à la française où les autorités ont fait face à une virulente campagne des vaccino-sceptiques.
Cependant, dans cette situation angoissante, cultivée dans le but de susciter un soulagement, un espoir chez le citoyen dont le moral est en berne, il y a le risque de nous faire oublier l'essentiel. L'arrivée du vaccin russe ne va pas solutionner les graves difficultés économiques qui guettent le pays et il ne sera pas non plus un remède miracle pour nos problèmes politiques.
L'Exécutif essoufflé au bout d'une année d'exercice, certes difficile, est arrivé à faire le consensus sur son échec. Avant son départ en Allemagne où il devait subir son intervention chirurgicale, le président Abdelmadjid Tebboune a livré son verdict en qualifiant le bilan du gouvernement de mitigé.
Quelques jours plus tard, c'est le Premier ministre lui-même qui décoche ses flèches sur son équipe. Jeudi dernier, Abdelaziz Djerad a fortement critiqué l'action de certains ministres qu'ils trouvent peu rigoureux dans la préparation et la publication des textes réglementaires et législatifs. Que reste-t-il alors à cette équipe gouvernementale, qui a épuisé toutes les recettes sans réussir à remplir les assiettes des Algériens qui finiront par user leurs freins d'impatience.
Le niveau de vie s'érode au même titre que la valeur du dinar, les recettes pétrolières se rétrécissent en peau de chagrin et l'espoir d'un frémissement politique s'amenuise. Que l'on ne se trompe surtout pas: le vaccin n'est pas et ne sera jamais une cure contre les jeunes qui quittent dramatiquement leur pays qui ne leur offre plus de rêve et de perspectives.
Le vaccin n'est pas de nature à stopper cette dégradation sociale. Le vaccin n'est qu'un remède à une maladie précise. C'est surtout un enjeu géostratégique, financier entre les pays puissants qui s'escriment par laboratoires interposés pour décrocher la timbale.

De Quoi j'me Mêle

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