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IL ASPIRE À RASSEMBLER TOUS LES ISLAMISTES DU PAYS

Le forcing de Soltani

Le MSP cherche de nouvelles alliances au sein de la mouvance islamiste.

Le MSP de Bouguerra Soltani s'acharne sans vergogne dans la récupération des mouvements de protestation dans le Monde arabe, qui ont enfanté des régimes islamistes. Son souhait le plus cher est de voir rééditer le même scénario en Algérie deux fois en deux ans. Il espère bien que la vague verte n'épargne pas le pays à l'occasion des élections législatives et locales de 2012 ni la présidentielle de 2014. Mais avant cela, il doit redorer son blason et se départir de l'étiquette de parti du pouvoir puisqu'il est membre de l'Alliance présidentielle depuis l'arrivée de Bouteflika à la tête de l'Etat.La semaine dernière, le parti a donné des preuves éclatantes de cette volonté de faire cavalier seul. Par trois fois successives, il a voté contre des projets de loi faisant partie du pack des réformes proposées à l'APN. Les lois sur les partis, sur les associations et sur l'information n'ont pas eu l'assentiment du MSP.
Ce qui a valu à ce dernier les foudres de ses deux partenaires. Le chef du groupe parlementaire du RND, Miloud Chorfi, l'accuse d'obéir dans sa stratégie à un agenda dicté par des puissances étrangères. Vise-t-il les accointances affichées par le MSP avec son alter ego, l'AKP turc, mené par Erdogan?
Ce rapprochement éloigne-t-il le MSP des idéaux démocratiques ou bien représente-t-il un lent apprentissage de la démocratie? Même la presse turque s'est penchée sur la question. Le journaliste Mümtaz'er Türköne du journal Zamane, souligne que pendant de nombreuses années, la laïcité a été utilisée comme une arme par les régimes dictatoriaux contre les populations dans le monde islamique et c'est pour cette raison, aujourd'hui, que ces populations n'apprécient pas particulièrement ce terme. Il ajoute qu'Erdogan a du mal à prôner ces valeurs, car son parti a même été assigné devant une cour pour avoir transgressé ce principe.
La levée de boucliers contre le MSP est aussi brandie par le FLN, dont le chef de groupe parlementaire, Layachi Daâdoua. Il a invité le MSP à ne pas tomber dans le mimétisme, en allusion aux mouvements de révolte dans les pays arabes. Il est vrai que le MSP reprend le flambeau du populisme pour clamer que les textes des réformes n'ont pas réussi à accorder le seuil minimum des réformes réclamées par la population. Même le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s'est élevé contre la pratique du parti de Soltani.
Jeudi dernier, à Laghouat, le Président n'a pas hésité à élaborer un bilan d'étape des réformes qu'il a initiées depuis avril dernier. L'Algérie a oeuvré à réunir les conditions pour des réformes politiques, économiques et sociales en adéquation avec les ambitions de la société et ses aspirations pour un processus de réforme continu, dit-il. Et de préciser que cela s'est passé à travers un dialogue constructif et une large concertation avec toutes les composantes de la classe politique et de la société civile.Si le MSP a participé à ce dialogue et que ses ministres ont été témoins du processus des réformes à travers les différents Conseils des ministres, pourquoi se permet-il aujourd'hui de monter sur ses grands chevaux et de jouer à la vierge effarouchée lorsque vient le moment de passer à l'acte?
La renaissance islamiste qui s'étend du Maroc au Yémen n'a pas laissé indifférents les islamistes algériens. Ils comptent même initier une sainte alliance. Soltani a appelé les autres partis de même obédience à faire cause commune avec lui. Pas toujours avec succès.
Abdallah Djaballah a rejeté l'offre. Reste les partis d'En Nahda et El Islah qui ne seraient pas contre l'initiative. Quant au nouveau parti de Abdelmadjid Menasra, il est peu probable qu'il puisse rejoindre le camp de Soltani.
Le MSP s'est livré à une rétrospective des événements de l'année et il est parvenu à la conclusion que la conjoncture lui est favorable pour voler de ses propres ailes. Déjà en juillet dernier, la proposition de se retirer de l'Alliance était soumise aux instances décisionnelles puis rejetée. On attend toujours l'acte II de ce sursaut qui ne saurait tarder. En plus des partis islamistes, il peut compter dans sa propagande sur une kyrielle d'associations de bienfaisance promptes à répercuter son discours auprès des couches populaires. Il serait aussi tenté par un appel en faveur des inconditionnels de l'ex-FIS. Des islamistes, il y en a même au FLN et un tandem islamo-conservateur n'est pas à écarter. Le nouveau slogan de Soltani, le voici: «Islamistes de toute l'Algérie, unissez-vous!»
S'ils arrivent à détrôner la majorité FLN-RND à l'APN, ils auront toute la latitude à légiférer selon leurs canons idéologiques. Tous les regards seront alors tournés vers le Sénat pour faire barrage. Il a été créé pour cette mission. Il ne faut pas, non plus, sous-estimer toutes les autres forces qui ne baisseront pas les bras devant le péril islamiste.

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