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Le tortionnaire Jean-Marie Le Pen est mort

Le maître de la «gégène»

Des milliers de Français ont accueilli la disparition de cette figure notoire de la pratique de la torture en Algérie par des feux d’artifice et des scènes de liesse.

Celui qui avait fait de la diabolisation des Algériens le combat de sa vie, son fonds de commerce est mort. Il a rendu son dernier souffle le lendemain des déclarations du chef de l'État français qui épousaient les positions du vieux leader déchu de l'extrême droite française. Lorsqu'il est question de l'Algérie notamment. Jean-Marie Le Pen a réveillé son passé toujours présent de tortionnaire pendant les années les plus cruelles de la guerre d'Algérie. Celui de la «gégène» dont il était un fervent adepte.
Les fantômes de la villa Susini ont hanté sans aucun doute, toutes ses nuits, son esprit jusqu'à sa fin. L'indépendance de l'Algérie est devenue son cauchemar. Les immigrés, son souffre-douleur. Son fonds de commerce. Leur présence sur le sol français l'a inquiété comme l'ont inquiété ces jeunes Algériennes et Algériens qui ont sorti leur pays de cent trente-deux ans de domination coloniale.
Les Français viennent de faire la démonstration qu'ils se démarquaient de cette idéologie fasciste, raciste et xénophobe. Ils étaient des milliers à avoir accueilli la disparition de cette figure notoire de la pratique de la torture en Algérie par des feux d'artifice. De Paris à Marseille en passant par Strasbourg, Lyon, Nantes ou Rennes, des centaines de Français n'ont pas hésité à se réunir pour «fêter» le décès du fondateur du Front national. Feux d'artifice, confettis et champagne étaient au rendez-vous. Plusieurs centaines d'opposants à Jean-Marie Le Pen se sont rassemblés mardi 7 janvier dans plusieurs villes de France pour célébrer, avec chants, fumigènes et feux d'artifice, le décès du fondateur du Front national, peut-on lire sur le site de Figaro TV. «Ce sale raciste est mort», disait à Paris une pancarte brandie dans la foule de quelques centaines de personnes qui s'est formée en début de soirée place de la République, et où flottaient quelques drapeaux du Nouveau parti anticapitaliste (NPA, extrême gauche) est-il souligné. «Il est mort», ont scandé les manifestants rassemblés place de la République à Paris, rapporte de son côté le quotidien Le Monde.
L'ambiance était à la fête pour ceux venus célébrer la mort de Jean-Marie Le Pen. «Aujourd'hui je suis contente parce qu'un raciste est mort, il a fait tellement de mal au pays», confie une manifestante. «C'est un plaisir que ces personnes-là disparaissent», salue un autre, cité par le même journal. «C'est dingue, les voeux ça marche! L'année 2025 ne commence pas trop mal avec cette bonne nouvelle de la mort de Le Pen, un raciste, un colonialiste, un facho, un tortionnaire, un assassin, un homophobe, etc. mais ça ne change rien au combat antifasciste unitaire à mener d'urgence», a tweeté Philippe Poutou l'ex-candidat du NPA (Nouveau parti anticapitaliste) lors de la présidentielle de 2022 et personnalité politique suivie par près de 350?000 personnes sur X. D'autres médias se sont fait le relais de ces scènes de liesse. Jean-Marie Le Pen n'aura vraiment pas eu un hommage comme les autres. Mardi 7 janvier, quelques centaines de personnes se sont retrouvées place de la République, dans le XIe arrondissement de Paris, pour célébrer la mort du fondateur du Front national, note le Huffpost. «On se réjouit du fait qu'il y ait quelqu'un qui ait torturé des gens pendant une guerre raciste et colonialiste qui soit mort», a déclaré Carl, étudiant, cité par le site web d'information créé en 2005 aux États-Unis et décliné dans plusieurs pays.
Des déclarations contre lesquelles s'est insurgé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, qui voue une haine sans borne à l'Algérie. «Rien, absolument rien ne justifie qu'on danse sur un cadavre.
La mort d'un homme, fut-il un adversaire politique, ne devrait inspirer que de la retenue et de la dignité.
Ces scènes de liesse sont tout simplement honteuses», a commenté le premier flic de France, sur X, qui a embrassé les idées lepénistes. Ces rassemblements ont donné également l'occasion aux manifestants de brandir des slogans pro-palestiniens, «Free Gaza». Ils poursuivront jusque dans sa tombe l'ex- tortionnaire de la guerre d'Algérie. «Je n'ai rien à cacher. Nous avons torturé parce qu'il fallait le faire. Quand on vous amène quelqu'un qui vient de poser 20 bombes qui peuvent exploser d'un moment à l'autre et qu'il ne veut pas parler, il faut employer des moyens exceptionnels pour l'y contraindre. C'est celui qui s'y refuse qui est le criminel, car il a sur les mains le sang de dizaines de victimes dont la mort aurait pu être évitée», avait-il reconnu au cours d'une interview parue le 9 novembre 1962 dans le journal Combat. Il emportera outre-tombe ses fantasmes d'une Algérie française qu'il aura certainement entretenus jusqu'à sa mort. Si Jean-Marie Le Pen s'est, en effet, illustré par ses thèses négationnistes en ce qui concerne l'Holocauste, l'indépendance de l'Algérie lui est restée en travers de la gorge.
La haine de l'étranger est un de ses traits de caractère. De l'Algérien surtout et de la nostalgie d'une Algérie sous domination française dont l'occupation s'est arrêtée un jour de mars 1962. Une date qui a marqué un des plus cuisants revers infligé à une expédition militaire autant féroce que redoutable.
La torture, les enfumades, les bombardements au napalm, les exécutions sommaires...ont constitué ses fers de lance. Un arsenal militaire et psychologique, qui avait pour but de réduire les Algériens au rang de sous-hommes.
La dialectique s'en est emparée et a produit tout à fait le contraire de l'effet escompté. Ces méthodes ont semé les graines de la révolte qui ont conduit à l'indépendance un peuple algérien qui s'est avéré indomptable. C'est certainement ce qui restera en travers de la gorge de Jean- Marie Le Pen.

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