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Le professeur Sanhadji prévoit le pic de la 4e vague de la Covid-19 pour la mi-décembre

Le pire est à craindre

Le «tsunami» approche dangereusement mais les autorités sanitaires restent impassibles. La digue immunitaire est encore fragile, le relâchement est, lui, total. Les prémices d'une grande catastrophe...

«Si le nombre de contaminations quotidiennes se maintient au-dessus de la barre des 100 cas par jour, là il faudra s'inquiéter.» C'est la déclaration faite, le 7 novembre dernier, par le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid. 15 jours après, ce scénario-catastrophe se précise de jour en jour. Depuis une semaine, on enregistre une moyenne journalière de 138 nouvelles contaminations. Il n'y a pas encore de grandes flambées des cas, mais les spécialistes mettent en garde sur le fait que l'on soit dans «un plateau haut», ce qui est le signe du début de la 4e vague. Chose que confirme le professeur Kamel Sanhadji, président de l'Agence nationale de la sécurité sanitaire.
«Tous les indicateurs le confirment, nous sommes au début de la 4e vague», a-t-il lâché, hier, sur les ondes de la Radio nationale, Chaîne 1. Formel sur le sujet, ce spécialiste prévoit même le «pic» pour la mi-décembre. «On atteindra le pic dans quatre semaines», a-t-il affirmé. Les médecins mobilisés dans la guerre contre ce virus, sont du même avis. Ils confirment que la reprise épidémique se fait de plus en plus ressentir au niveau des établissements hospitaliers. «Les services Covid-19 se remplissent peu à peu.
Il y a de plus en plus d'hospitalisions, les cas graves sont aussi plus nombreux», assurent-ils unanimement, comme un air de déjà-vu! Cette situation leur rappelle, amèrement, celle qui prévalait au mois de mai dernier. On connaît, tous, la suite. Un système de santé au bord de la rupture, des contaminations et des morts à la pelle et une grave crise de l'oxygène.

Un air de déjà-vu
Les citoyens ont vécu un été infernal. Pourtant, les responsables de la santé tenaient un discours tout aussi «conciliant». Comme aujourd'hui, ils garantissaient que «la situation est maîtrisée». Est-ce effectivement le cas actuellement? Peut-on être aussi affirmatif avec un virus aussi imprévisible que le «corona»? Il serait suicidaire de ne pas prendre au sérieux cette menace.
Or, le discours officiel est faussement rassurant. Il maintient chez les citoyens le sentiment que cette crise est derrière eux. Pis encore, on ne voit aucune mesure concrète pour contrer ce danger. Le relâchement est donc total.
Les mesures d'hygiène et de distanciation sociale ont disparu de la circulation. Il suffit de faire un petit tour dans la rue ou au niveau des commerces, pour le constater. Même le port du masque, pourtant toujours obligatoire, se fait de plus en plus rare. La faute à de vraies sanctions. N'a-t-on rien retenu des erreurs du passé? Tout le monde savait que cette 4e vague était inévitable. L'Algérie avait tout le temps de se préparer pour faire face à ce «tsunami». Cela à travers la construction d'une digue immunitaire. Néanmoins, de l'aveu même du premier responsable de la santé, la campagne de vaccination a été un échec total. Seuls 5 millions de la population sont totalement vaccinés, ce qui équivaut à moins de 25% de la population cible. Plus dramatiques encore, ces chiffres n'ont presque pas avancé, depuis plusieurs mois.

La course au vaccin pour éviter celle de... l'oxygène
Pourtant, les vagues épidémiques qui frappent l'Europe, 2 mois avant l'Algérie, ont démontré l'importance de la vaccination. Le Vieux Continent est, certes, redevenu l'épicentre mondial de l'épidémie, mais les choses ne sont pas aussi dramatiques que pour les quatre premiers épisodes. Les pays avec de forts taux de vaccination, à l'image de l'Espagne et de la France, s'en sortent plutôt bien. A contrario, c'est une grande catastrophe dans les pays où la vaccination n'a pas atteint les objectifs escomptés, comme l'Allemagne. De plus, dans toutes ces nations, la majorité des nouveaux cas d'hospitalisations concernent les personnes non vaccinées, ce qui montre l'importance de cet «antidote». La fameuse immunité collective, avec laquelle on devait faire face à ce rebond épidémique, est un voeu pieux On en est encore très loin. À qui la faute? Les citoyens? Peut-être. Le ministère de la Santé? Sûrement. Une chose est sûre, les prochaines semaines vont être «terribles». Le retour du couvre-feu, voire d'un confinement ou de la fermeture des commerces, paraît inévitable. Cela empêchera-t-il la course folle vers l'oxygène? Rien n'est moins sûr, avec le variant Delta qui fait «exploser» la demande sur cet élément des plus vitaux. Il n'est presque pas trop tard pour éviter le pire. Ceux qui se feront vacciner durant la semaine en cours seront immunisés juste à temps pour faire face au «pic». Les autres n'auront que les yeux pour pleurer. C'est l'heure de la course au vaccin, pour éviter celle de l'oxygène...

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