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Affaire de l'exfiltration de Amira Bouraoui

Les «barbouzeries» de la diplomatie française

La présomption de culpabilité qu'adresse la France à l'endroit de la Justice algérienne est inacceptable. Irrecevable!

Exfiltrée vers Lyon par l'ambassadeur de France en poste à Tunis, l'activiste Amira Bouraoui a donc fait la preuve de sa seconde nationalité française, acquise non pas par une naissance dans l'Hexagone, mais à sa majorité. Mais cela ne l'absout guère de rendre des comptes à son pays d'origine où, du reste, elle y vit et exerce son métier d'animatrice dans une webradio. Auparavant, elle exerçait comme gynécologue. Amira Bouraoui, avant de franchir clandestinement la frontière algéro-tunisienne, était sous le coup de poursuites judiciaires risquant une peine maximale de 2 ans d'emprisonnement. Sachant qu'elle pouvait être empêchée de quitter légalement le territoire national, elle a recouru à la voie clandestine. La Justice algérienne la considère, à l'instar de tout justiciable, comme innocente jusqu'à preuve de sa culpabilité devant un tribunal algérien. Elle pourrait le cas échéant saisir la Justice en appel.
Présumer d'une condamnation à la prison ferme est une attitude irresponsable de la part d'un ambassadeur qui se mue en «passeur» sur le simple motif que l'activiste franco-algérienne a acquis la nationalité française sur le tard. Ce diplomate a-t-il agi de son propre chef ou a-t-il reçu des «instructions d'en haut»? La question demeure posée, en l'absence d'une réaction officielle du Quai d'Orsay ou de l'Élysée. Sauf qu'un indice conforte la thèse de «l'instruction venue d'«en haut». On retiendra, par conséquent, dans cette opération d'exfiltration un fait précis: à son arrivée à l'aéroport Saint-Exupéry de Lyon, en provenance de Tunis, la police des frontières française a réservé une fin de non-recevoir à la demande de Amina Bouraoui d'accéder en territoire français, après vérifications de ses documents de voyage. Cela revient-il à dire que cette exfiltration n'a pas fait l'objet d'une coordination entre les différents services français? En tout cas, les services du ministère de l'Intérieur n'ont pas été mis au parfum. Est-ce par manque de temps ou parce que «l'opération» n'avait pas un caractère officiel. Ce genre d'opération que montent les services secrets d'un pays et qui sont à la limite de la clandestinité. Il serait compliqué de se hasarder sur l'une ou l'autre hypothèse. Mais, là aussi, un indice vient corroborer la version de l'opération semi-clandestine. Et pour cause, c'est bien un colonel des services français, pour ne pas dire de la DGSE, qui était à l'accueil de l'activiste franco-algérienne, Amira Bouraoui. Celle-ci est entrée en territoire français, non pas par la voie légale, mais grâce à l'intervention des services secrets qui savent se placer au-dessus des lois. La mission du colonel n'était pas compliquée en somme. Il s'agissait de lui éviter un refoulement du territoire français. Cette démarche, disons-le, illégale dans sa forme, prolonge l'acte insensé de l'ambassadeur de France en Tunisie, dont la mission n'était autre que de lui éviter une expulsion, programmée pour le lundi 6 février dernier, vers l'Algérie. La raison étant sa situation irrégulière sur le sol tunisien. Il convient de préciser, à ce propos, que Amira Bouraoui a été prise en flagrant délit de présence clandestine en Tunisie à la présentation de son passeport français à la police des frontières tunisienne. Le document ne contenait pas de visa d'entrée. Une seule explication s'imposait: l'activiste franco-algérienne a accédé en territoire tunisien par une voie détournée. Illégale.
Que déduire de cette séquence digne d'un roman noir où des services diplomatiques et de renseignements d'un État étranger conjuguent leurs efforts pour soustraire une personne qui refuse de se soumettre à la justice de son pays. Le procédé est difficilement qualifiable. En tout cas, il ne peut relever d'un État responsable, censé agir dans la transparence. À travers ses comportements suspects, la France officielle nage en eaux troubles. Personne, dans toutes les institutions de l'Hexagone n'osera remettre en cause les décisions de la Justice algérienne, pour la simple raison qu'en Algérie, aucun officiel ne s'est permis de commenter les condamnations à la prison ferme de centaines de Gilets jaunes, dont le seul tort était de manifester pacifiquement. Personne en Algérie n'a commenté la brutalité de la police française qui a éborgné des dizaines de manifestants. Au moment où en Algérie, des millions de manifestants du Hirak rentraient tranquillement chez eux après des vendredis de fêtes. La présomption de culpabilité qu'adresse la France à l'endroit de la Justice algérienne est inacceptable. Irrecevable!

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