Les dernières retouches

«Nous sommes dans les dernières retouches de la réhabilitation du Grand hôtel d'Oran», a indiqué le jeune Yacine Belaïd, ingénieur en bâtiment, ayant pour mission principale le suivi et la supervision de l'ensemble des opérations entrant dans le cadre de cette opération, la rénovation de ce joyau architectural et ce site touristique en lui redonnant vie tel qu'il a été conçu en 1920. Soulignant l'entame de la livraison de plusieurs services dont les travaux ont été achevés, le même responsable a annoncé que «la livraison total dudit hôtel est prévue dans les tous prochains jours».Tel que relevé sur les lieux, les équipes mobilisées à cet effet s'affairent et sont déployées du jour comme de nuit, le but étant de répondre à la direction du Groupe hôtellerie tourisme & thermalisme qui a mis, récemment, l'accent sur «le parachèvement des travaux de ce grand hôtel de la place du Maghreb, ex-place de la Bastille au centre-ville d'Oran. La même direction a, faut il le rappeler, insisté sur «l'accélération de la mise en place des équipements, en vue de procéder à l'ouverture dudit hôtel dans les plus brefs délais». Telles sont donc les derniers développements qui marquent la longue histoire de cette ancienne infrastructure âgée de plus d'un siècle, sa construction remontant à l'année 1920. L'ayant sauvé de la privatisation, l'état a mis le parquet pour la réhabilitation de cet établissement hôtelier, au grand soulagement des férus de l'histoire. Pour cause, cette structure comprend une bonne partie de la mémoire collective d'Oran, des Oranais et des touristes de la capitale de l'Ouest. Le Grand hôtel est ce bijou architectural de valeur historique inestimable, et tout près de la Grande poste d'Oran. Il a fait l'objet d'une opération de grande envergure portant sur sa réhabilitation après avoir été abandonné pendant plusieurs longues années. Le cahier des charges, qui a été rédigé en vue de lui redonner une nouvelle existence, prend en compte la valeur historique dudit site. Les travaux portent sur sa restauration, de fond en comble, à commencer par les soubassements, jusqu'à la cime, en tenant compte du fait que ce grand hôtel a, lors de ses beaux jours, servi de lieu ayant hébergé, pendant plusieurs jours, de hautes personnalités et des dignitaires, aussi bien locaux qu'étrangers, avant qu'il ne soit sérieusement secoué par une crise n'ayant pas lieu d'être, d'où son abandon et le chômage ayant frappé son personnel. Le Grand hôtel dispose de 80 chambres et de huit suites de haut standing. Il s'agit d'un lieu chargé d'histoire, avec une renommée internationale pour avoir accueilli des figures politiques, culturelles et artistiques, dont le général de Gaulle, qui a séjourné dans la chambre n°206 et la très célèbre chanteuse Edith Piaf. La place du Grand hôtel d'Oran a servi de point de départ à l'organisation paramilitaire du PPA/MTLD, et l'OS pour lancer, en 1949, l'offensive contre la Grande poste d'Oran. À partir de 2005, quatre tentatives de privatisation dudit hôtel ont été faites. C'était la période où tout devait passer par les privatisations, dans une «logique» tant défendue alors, laquelle faisait état «de la relance» du secteur public alors que celle-ci ne répondant plus à la nouvelle stratégie des pouvoirs publics de l'époque. Durant cette période, les employés de l'hôtel ont subi les affres d'un avenir incertain. En 2008, la 5e opération de privatisation a abouti à une vente pour un montant qui n'a jamais été officialisé ni rendu public. Des sources proches du dossier affirment, aujourd'hui, que «ce joyau architectural a été cédé pour la modique somme de 50 milliards de centimes».