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Le plus jeune ministre des Affaires étrangères au monde

Un diplomate hors normes

Devenu le visage emblématique d’une Algérie saluée comme la Mecque des révolutionnaires, Bouteflika a marqué de son empreinte le cours de la diplomatie algérienne.

Rarement, le parcours d'un homme aura épousé celui de tout un pays, comme ce fut le cas du président défunt, Abdelaziz Bouteflika. Au regard de l'Algérien lambda, seul existe le vieillard impotent et muet qui a voulu poursuivre son règne au-delà du raisonnable. En 1962, le jeune moudjahid entre au gouvernement comme ministre de la Jeunesse et des Sports mais, très vite, il sera appelé à devenir le plus jeune ministre des Affaires étrangères au monde, exerçant son art de 1963 à 1977, sur toutes les scènes diplomatiques internationales au point d'en devenir le diplomate le plus flamboyant. Brillant orateur et négociateur rusé, celui qui imaginait son destin comme celui d'un monarque inamovible a effectivement régné sur la diplomatie internationale, des années durant, présidant une Assemblée générale historique des Nations unies au cours de laquelle est venu, pour la première fois, s'exprimer Yasser Arafat, au nom de la cause palestinienne niée par les puissances occidentales et l'entité sioniste, ouvrant grandes les portes de l'ONU à une Chine légitimée dans son statut de membre permanent du Conseil de sécurité, bousculant les agendas de l'OUA pour franchir les dernières palissades de l'oppression coloniale. Devenu le visage emblématique d'une Algérie saluée comme la Mecque des révolutionnaires, Bouteflika a marqué de son empreinte le cours de la diplomatie algérienne dont il a défini les contours et les ambitions. Pour y parvenir, il lui a fallu déployer des efforts exceptionnels. Ainsi, il est incontestable que «Boutef», comme on l'appelait familièrement, a su organiser son ministère, choisir son personnel en pariant sur la compétence, bien plus que sur l'appartenance politique. Une fois accomplie la réorganisation du MAE, il a entrepris, après deux mois de réflexions et d'investigations approfondies, un vaste mouvement diplomatique qui a concerné presque toutes les représentations algériennes à l'étranger. Un mouvement qui, bloqué pendant quelques mois par Boumaza, alors ministre des Finances, ne tardera pas à donner le signal d'un redéploiement spectaculaire de la machine diplomatique algérienne. Et c'est en tant que chef d'une diplomatie conquérante et particulièrement efficace qu'il accède aux cercles prestigieux de la diplomatie mondiale, de sorte qu'il devint, non seulement le plus jeune et le plus talentueux des MAE, mais aussi le plus surveillé par les services de renseignement à travers le monde. Qualifié de «machiavel imbu de lui-même», par les uns et de «personnage corrompu et dénué de scrupule», par les autres, il tracera son chemin avec une intelligence aiguë et une très grande ambition, (une note du SDECE, le service d'espionnage français, le dira «capable de risquer sa mise sur un seul coup») jusqu'à parvenir à la magistrature suprême, après une longue, longue traversée du désert émirati.
Tel fut le trajet de Bouteflika, ministre des Affaires étrangères, et son accession au trône, en 1999, semblait le conduire tout droit à la consécration absolue. Les trois premiers mandats auraient dû lui suffire mais, dès le quatrième, sa candidature devenait encombrante, avant d'être perçue, avec l'annonce d'un cinquième mandat, comme l'humiliation de trop par des millions de citoyennes et de citoyens, jeunes et jugés à tort comme parfaitement résignés. Après avoir été constamment réélu, en 2004, 2009 et 2014, dès le 1er tour, avec plus de 80% des voix, il a constaté que, en politique comme dans la vie, «il faut savoir quitter la table». 

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