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Mémoires du moudjahid Mohamed Said Mazouzi

Une biographie qui inspire le cinéma

Sa longue période d’incarcération a fait de lui le plus vieux prisonnier algérien sous l’occupation française, d’autant que son statut a échappé aux négociations d’Évian.

Symbole de l’esprit de résistance, Mohamed Said Mazouzi a, alors qu’il était tout jeune, passé dix-sept ans de sa vie dans les geôles coloniales. Il est, à ce titre, considéré comme l’un des prisonniers politiques les plus célèbres de l’époque et passe pour être le «Nelson Mandela algérien» tel que se plaisent à le décrire les historiens qui appellent à traduire ses mémoires. «J’ai vécu le pire et le meilleur» en œuvre cinématographique. C’est ce qui ressort en tout cas de la Journée d’étude qui a été consacrée, jeudi dernier, au défunt moudjahid à l’Institut national d’études de stratégies globales (Inesg) où les orateurs ont longuement abordé le thème des écrits de prison et leur lien avec la Révolution. Les uns et les autres sont revenus sur le parcours carcéral de Mazouzi, notamment en évoquant les jugements expéditifs dont il a été victime, et ce à l’instar de nombreux autres Algériens. L’on a ainsi rappelé que l’administration coloniale, et à l’issue des massacres de Mai 1945, ne prenait pas de gants pour juger «en un quart d’heure» des dizaines d’Algériens qui se retrouvaient alors en prison à la suite de sentences arbitraires. «Mazouzi est le parfait exemple de cette justice expéditive» a-t-on indiqué, tout en rappelant le cheminement politique et militant précoce de ce dernier au sein du Parti du peuple algérien PPA. Mazouzi avait à peine vingt et un ans quand il fut arrêté à l’orée de l’été 1945, il était issu d’une famille nantie, et son destin, à l’instar de bien d’autres moudjahidine qui avaient refusé de se complaire dans le confort de la bourgeoisie, contredit la théorie marxiste stipulant : «Pauvres et opprimés, soulevez-vous contre les impérialistes…» Mazouzi est le parfait exemple de la prégnance de la conscience nationale et du désir de liberté auquel aspirait tout le peuple algérien.
Mohamed Saïd Mazouzi, né le 29 juin 1924 à Dellys, dans la wilaya de Boumerdès et mort le 5 avril 2016 à Alger, a, au lendemain de l’indépendance du pays, occupé le poste de ministre du Travail et des Affaires sociales de 1968 à 1977, puis de ministre des Moudjahidine de 1977 à 1979. Sa longue période d’incarcération a fait de lui le plus vieux prisonnier algérien sous l’occupation française, d’autant que son statut a échappé aux négociations d’Évian qui prévoyaient la libération des prisonniers dans un délai de 20 jours et une mesure d’amnistie générale. Le moudjahid et militant Mazouzi inspire plus que jamais les historiens, particulièrement de par son militantisme précoce dans les rangs du PPA. Parcours qu’il entama dans la région de la Kabylie maritime (Tigzirt), au côté d’Omar et Mansour Boudaoud, Ahmed Zerouali et Amar Haddad. Il avait fait partie du noyau ayant préparé l’insurrection du 8 mai 1945. Fervent militant et très actif sur le terrain, il n’avait pas reçu avec son groupe le «contre-ordre» du PPA pour arrêter les actions contre le colonisateur français. Il est ainsi passé à l’action avec, notamment, son compagnon Amar Haddad pour tenter d’abattre le bachagha Ait Ali. Le révolutionnaire a fini par être arrêté en 1945 et condamné à perpétuité par le régime colonial français pour avoir osé remettre en cause sa politique et son autorité. Il sera ainsi emprisonné jusqu’à l’indépendance de l’Algérie, en 1962.

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