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Le Congrès bloque la décision de Trump d'ouvrir un consulat à Dakhla occupée

Washington lâche Rabat

La décision américaine est d'autant plus humiliante pour le roi du Maroc, que l'argent censé servir à la réalisation de son «rêve», ira à l'assistance et l'aide au Sahara occidental.

Le Maroc perd, une à une, ses illusions de voir les grandes puissances soutenir son projet colonial au Sahara occidental. Le dernier acte de la déroute du Makhzen sur ce dossier a été signé par le Sénat américain. La Commission de la Chambre haute des Etats-Unis chargée des dotations budgétaires a mis fin au rêve de Rabat de voir les USA implanter un consulat en terre sahraouie occupée. L'instance parlementaire a validé un projet de loi qui interdit l'ouverture d'un consulat dans la ville sahraouie de Dakhla. Cette interdiction a pris la forme d'une ré-affectation d'un fonds destiné à la construction dudit consulat vers un soutien du processus onusien comprenant un dialogue direct entre le Maroc et la République arabe sahraouie démocratique. Une décision qui met un point final à la promesse de l'ancien président américain Donald Trump au Maroc, concernant la reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental. «Aucun des fonds mis à disposition du Département d'Etat -par la présente loi ou des lois antérieures-, ne peut être utilisé pour la construction ou le fonctionnement d'un consulat des Etats-Unis au Sahara occidental», stipule ce projet du budget fédéral américain pour l'année 2022 dans le chapitre consacré aux opérations financières du Département d'Etat à l'international. Une claque magistral au roi Mohammed VI, dont l'empressement de s'entourer des USA et d'Israël poursuivait le seul objectif de renverser la tendance sur le dossier sahraoui.
La décision américaine est d'autant plus humiliante pour le roi du Maroc, que l'argent censé servir à la réalisation de son «rêve», sera utilisé dans le cadre de l'assistance et l'aide au Sahara occidental. Cela en plus d'un soutien américain aux efforts diplomatiques, favorisant clairement et ouvertement un règlement politique au conflit dans ce territoire, que l'administration Biden ne considère aucunement comme un territoire marocain.
A travers ce projet de lois, le Sénat américain efface toute trace de l'activisme pseudo-diplomatique de Donald Trump. Ainsi la fameuse transaction qui consiste à échanger le rapprochement avec Israël avec la reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental est, de fait, nulle et non avenue. C'est un pan entier de la démarche de Rabat dans la région qui s'écroule. En perdant le soutien de l'hyper puissance de toujours, Mohammed VI se retrouve empêtré dans une alliance avec le sionisme international qui peut à tout moment lui exploser à la figure. Le peuple marocain qui ne manquera pas de noter l'échec patent de son roi sur le dossier sahraoui, établira un bilan catastrophique de la diplomatie honteuse du Makhzen. Car en définitive, la normalisation avec Israël n'a pas fait bouger les lignes du dossier sahraoui, d'un côté et détruit les relations avec son voisin, l'Algérie. Dans ce deal stérile, Rabat perd sur tous les tableaux, sans rien récupérer de son partenariat avec Israël. Il est en effet, connu que l'Etat sioniste n'a jamais eu des rapports mutuellement bénéfiques avec aucune nation de la planète. Même la France et les Etats-Unis, ses principaux alliés, ont eu à le constater. Le lâchage américain est, dans ce sens, très compréhensible. Washington revient à un fonctionnement normal, après la folle parenthèse «Trumpiste». La complicité maroco-israélienne assumée par Rabat, jusqu'à l'ostentation n'aura pas suffi, rappelons-le à forcer la main à la Justice européenne qui a invalidé, le 29 septembre dernier, les Accords UE/Maroc élargis aux territoires sahraouis occupés. Ce premier revers du Makhzen stipulait déjà la non-marocanité du Sahara occidental. En perdant juridiquement toute autorité sur les territoires sahraouis, le Maroc se découvre sous sa vraie nature, à savoir, comme une puissance occupante de territoires qui ne lui appartiennent pas. Ainsi, tant politiquement que juridiquement la présence marocaine au Sahara défie la réglementation internationale en matière de droits des peuples à disposer de leur propre destinée. La dernière gifle américaine est de nature à finir par réduire à néant tout espoir de régler le problème sahraoui en dehors des instances onusiennes.
Et pour marquer l'irrémédiable défaite diplomatique de Rabat, on notera la promesse faite par Washington de «soutenir activement» les efforts du nouvel Envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura. Il est clairement question, de promouvoir «un avenir pacifique et prospère pour le peuple du Sahara occidental et de la région». Sans commentaire.

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