Ah, ces amours de juges!
Zahia Gazem est une magistrate trempée dans de l'acier! Elle symbolise la rectitude, la compétence, la souffrance dans le silence, la foi en ce qu'elle fait. Hebdomadairement, elle était là, aux côtés de l'inénarrable Amar Belkharchi, l'ex-fameux et controversé président de la 1ère chambre correctionnelle d'Alger, qui vient d'avoir sa retraite, après de loyaux services. On ne gardera que son boulot, en direction de la justice, de son esprit, de ses turpitudes et de ses dérives. Gazem assista longtemps la chambre pénale avec le secret espoir que le trio de magistrats ne se mêle pas les pédales en rendant justice, tous les mercredis, à la cour d'Alger.
Que ce fut aux côtés de Rafika Mouheb, Nadia Amirouche, Soultana Adda, Zahia Gazem, était la même juge implacable, digne, pourvue d'un calme olympien à chaque audience. Les juges du siège qui avaient une audience criminelle, rêvaient de l'avoir comme conseillère. C'était une magistrate bien assise, très compétente et surtout vigilante face aux nombreux ratés du juge, lorsqu'il entrait dans une incompréhensible ire, malvenue! Il est même arrivé à de grands avocats de s'adresser carrément à Gazem, alors 1ère conseillère de Belkharchi, pour carrément ne pas regarder le juge, laissé, pour l'occasion, sur la «touche», par la majorité des avocats, pour son excessif entêtement à appliquer la loi. Non pas ce que la loi prévoyait, et même, dictait! Mais, pour Amar Belkharchi, il était là, en robe noire, assermenté, propre et assidu, et se f... pas mal des «on dit que, il parait que...» Mais ce que l'histoire retiendra de ce magistrat, haï par les uns, adulé par les autres, c'est que tous les jeudis, dans la matinée, il sortait au centre d'Alger, et se dégourdissait les jambes, accompagné de ses enfants, déambulant dans les grandes artères de la capitale, sans peur, ni reproche! C'est dire si ce juge était propre, mais évoluait dans un environnement fermé, blindé et «plombé», on ne vous dit pas...
