Des visages familiers
Si l'immense et belle cérémonie de l'ouverture de la nouvelle année judiciaire 2024 / 2025, avait permis d'abord aux vieux et précieux magistrats de la cour de se retrouver «réunis et unis», elle aura surtout permis pour nous, l'unique témoin-magistrat de la très longue marche de la belle magistrature, de revoir avec un réel plaisir certaines faces apaisées. Cette heureuse situation est née, après avoir passé un trimestre bien rempli, qui aura permis à l'honorable institution, de rattraper un «peu» l'énorme et affreux retard dans le traitement des dossiers. Ils et elles étaient là, majestueux, impeccablement enveloppés dans leur tenue des grandes occasions. Parmi tout ce gratin d'illustres juges et procureurs, nous avions reconnu au passage de vaillants et compétents magistrats, comme ce renard de Hadj Hocine Mouzali, ces justes magistrates à l'image de Soltana Adda, celle-là même qui tint tête, contre vents et marées, alors qu'elle n'était que conseillère auprès de la chambre correctionnelle d'Alger, au procureur général, Belgacem Zeghmati, patron du puissant parquet d'Alger, qui ne fit ue mettre en application la fameuse «instruction», qui demandait aux juges du siège de taper eux-mêmes leurs arrêts, alors que la loi, depuis le début de l'indépendance du pays, _et pas encore de la justice_, avait dévolu ce boulot, aux seuls greffiers d'audience. La juge Souad-Soultana Adda s'entêta à ne pas appliquer cette «instruction», malgré l'usage par le patron Belgacem Zeghmati, de la «trique».c'est alors que faisant bon coeur contre mauvaise fortune, Adda se résigna enfin! Nous avions aussi reconnu beaucoup de visages familiers. Nous nous sommes remémorés à cet instant, les inoubliables audiences qui nous avaient émerveillés, par le juste esprit qui les animait. Nous reconnûmes de suite, l'élégant Abdelghafour Kahoul du conseil d'Éat et le discret Farid Derouiche, l'austère Ismail Benamara, le jovial Ali Kouta, la généreuse Karima Meggari-Bouchama, le beau Djamel Gasmi, la coquette Meriem Derrar, le balèze Karim Koussa, l'éblouissante Djamila Chabane, et la chaleureuse Fatiha Brahimi. Dommage que les magistrats retraités tels, Aïssa Mim, Hadjer Benyezzar, Ahmed Mejati, Zoubida Charraf-Eddine, Ali Bensalah, Benali ne soient plus en exercice, tant leur classe aurait éclaboussé les nouveaux arrivés à la «suprême»! Ah la nostalgie qui permet de sortir de 2023 vers les années 80, sans complexe, mis avec beaucoup d'émotion.