Le juge ne veut pas du tout de…
Med Boukhatem était, il y a quelques années judiciaires, président du tribunal d' El Harrach (cour d'Alger) et président de l' audience correctionnelle qui lui prenait pratiquement, toute la journée du lundi. Il s'en tirait à merveille. Ses audiences étaient souples, aisées et très souvent comiques, de par les réponses inattendues des inculpés, surtout les détenus! Un jour, il avait, face à lui, un gaillard de cent quatre vingt-huit centimètres qui essayait de répondre à côté, à chaque fois que le juge croyait tenir le bon bout. L'interrogatoire se déroulait sans encombre, quand tout à coup, en discutant autour de l'acquisition du lot de terrain en question, Chérif.B. eut cette phrase qui allait mettre de l'essence sur du feu: «Supposez, monsieur le président, que vous possédiez un lot de terrain de quatre hectares du côté de la rue «Malika Gaïd»; et supposez que...
-- Je ne suppose rien du toutt!, coupe sentencieusement le magistrat qui poursuit: «D' abord, je ne suppose jamais, ensuite les Quatre Hectares vous attendent, vous, le déjà détenu pour une autre affaire, qui irez les rejoindre bientôt si vous persistiez à vous conduire en dribbles inutiles!» L'inculpé resta interdit, et resta coi: il ne dira plus un mot, considérant la mise au point du président du tribunal comme un gros tir de sommation de la justice!
Le magistrat avait-il cru probablement à une invitation à de la corruption, lorsque l'inculpé Chérif. B. fit la supposition de l'»octroi du terrain», au juge, constamment sur ses gardes?
Mystère et boule de gomme!