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Des élections locales pas comme les autres

Les Algériens indécis

Contrairement aux derniers scrutins, les avis ne sont pas tranchés sur la question de la participation. Cela est-il le signe d’un fort taux de participation ? C’est une autre paire de manches…

Voter ou ne pas voter. Telle est la grande «inconnue» des élections locales prévues aujourd'hui. Les Algériens étaient nombreux à faire preuve d'abstentionnisme lors des trois derniers scrutins organisés, durant ces deux dernières années. Qu'en est-il pour cette joute, qui touche directement leur quotidien? Nous sommes alors partis à la rencontre des citoyens pour tâter le «pouls» de la rue. Premier constat, le «diktat» du boycott ne s'impose plus de fait. Les avis sont plus mitigés divisés: il y a les pour et les contre, mais aussi beaucoup d'indécis. «J'avoue que ce sera la première fois que je vais voter de ma vie», révèle Lydia, une jeune fille âgée de 25 ans, qui faisait partie des adeptes du «makache Intikhabate maâ el Issabate»
(pas d'élections avec la bande, Ndlr). Elle explique ce retournement de situation par le fait que son cousin était candidat dans une liste indépendante.
«C'est mon cousin, je lui fais confiance. J'ai l'intention de voter pour lui, car je suis sûre de son honnêteté et de ses compétences», soutient-elle. Karim, lui, assure qu'il était aux premières loges du Hirak. Exhibant fièrement des photos et des vidéos, il montre les marches «anti-vote» auxquelles il participait. Aujourd'hui, il mène une campagne en faveur d'une liste au niveau de sa commune, dans la banlieue d'Alger. «Ce sont de jeunes cadres compétents. Il est temps de leur faire confiance et de les laisser présider aux destinées de nos communes», assure t-il en s'adressant aux habitants de son quartier. «Le vrai changement passe par nous. On doit l'imposer, en élisant de nouvelles têtes au niveau de nos assemblées locales», soutient-il avec
beaucoup de détermination. Certains le conspuent, d'autres passent leur chemin sans le moindre regard, mais beaucoup l'écoutent attentivement. Une situation qui résume bien le déroulement de la campagne électorale où la participation de nombreux jeunes a fait que leurs amis, du même âge, les soutiennent dans cette conquête. Ils sont nombreux à avoir fait campagne, durant les trois dernières semaines. Cela est-il le signe d'un fort taux de participation? C'est une autre paire de manches, car nombreux sont ces «meneurs» de campagne qui ne sont même pas inscrits sur les listes électorales.«Je ne me suis jamais inscrit. Mais ne peut-on pas voter directement avec la carte d'identité?», rétorque Mohamed qui, pourtant, ne «respire» que la politique, depuis trois semaines. De nombreux jeunes qu'il a démarchés sont dans la même situation. Certains le savent très bien, comme c'est le cas de Aghilès.
«Je suis, de nature, contre le vote. Je n'ai même pas de carte d'électeur, mais celui qui vient me dire de voter pour lui, je lui dis que bien sûr que c'est toi que je choisis», rapporte-t-il avant de tomber dans un grand fou -rire. Il est donc formel sur son avis par rapport à cet exercice civil. Tout comme Lamia.
«Je ne suis pas forcément très politisée. Mon avis n'était pas tranché sur la question. Mais quand j'ai vu le niveau de certains candidats, que je connais personnellement, il n'est absolument pas question que je me rende aux urnes», atteste-t-elle. «Cela serait une insulte à mon intelligence. Je ne peux cautionner une telle mascarade», ajoute-t-elle, très en colère. Des arguments que partage Bilel.
«En voyant la liste des candidats de ma commune ou de ma wilaya, j'ai amèrement constaté qu'il s'agit de nouveaux opportunistes venus remplacer d' anciens», estime t-il avec beaucoup de dépit.
«J'ai essayé de mettre mes préjugés de côté, en allant à la rencontre de certains candidats de la nouvelle génération. J'ai vite déchanté. Ce sont les mêmes discours que ceux de leurs aînés», s'insurge-t-il, indiquant qu'il allait profiter de son week-end pour aller se balader en famille à la montagne ou à la campagne. Ratiba, une quinquagénaire, cadre dans une société nationale, n'a, elle aussi, pas été convaincue par les candidats. «Leur discours est médiocre, tout comme leur campagne. On n'a pas l'impression qu'on est en période électorale», estime-t-elle. Chose qui l'a faite hésiter encore à aller se rendre aux urnes. Une incertitude que partage Fawzi. «Je ne suis pas convaincu par la transparence du scrutin, et par la qualité des candidats, mais j'ai peur que mon abstentionnisme déroule le tapis rouge aux incompétents. J'hésite donc encore», souligne-t-il, non sans rappeler que ce scrutin concerne les citoyens dans leur vie de tous les jours. Un témoignage qui résume à lui seul l'incertitude de cette élection. Les urnes vont-elles rester vides? Réponse ce soir..

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