Rabah Madjer, à L’Expression
«Rachid Mekhloufi était mon père spirituel»
L’ancienne star du FC Porto, n’oublie pas que c’était grâce à Rachid Mekhloufi qu’il a pu entamer sa grande carrière en sélection alors qu’il n’avait que 18 ans.
C'est avec beaucoup de tristesse et d'émotions que nous avons pu soutirer quelques mots de l'ancienne légende du football algérien, Rabah Madjer à propos du décès de l'ancienne gloire de l'équipe du FLN et son ancien coach en Équipe nationale Rachid Mekhloufi, décédé vendredi à l'âge de 88 ans, suite à une longue maladie.
Madjer que nous avons pu avoir hier par téléphone, avait la gorge nouée. Il a eu du mal à nous apporter son témoignage et évoquer la disparition de son ex-entraîneur en Équipe nationale et celui qu'il considère comme son père spirituel. «C'est avec une immense tristesse que j'ai appris le décès de notre Cheikh Rachid Mekhloufi, Allah Yerahmou. Je suis vraiment très peiné par son décès car pour moi c'était plus qu'un entraîneur de football», avance d'emblée l'ancien capitaine d'équipe des Verts dans des déclarations exclusives au journal L'Expression.
«C'est lui qui m'a lancé à 18 ans en sélection»
L'ex- star du FC Porto, et le premier joueur arabe et africain à avoir remporter la Ligue des Champions en 1987 contre le Bayern Munich, livre aussi ses impressions sur l'homme qu'il avait connu et cotoyé très jeune en son début de carrière de footballeur. Rabah Madjer affirme que c'était grâce à Rachid Mekhloufi qu'il a réussi à prendre une place en sélection nationale alors qu'il était très jeune à cette époque- là. Madjer était devenu jadis, un joueur important de l'EN et l'un des artisans des plus grands succès des Verts avec, notamment une première coupe d'Afrique des nations offerte à l'Algérie en 1990. «Je n'oubliera jamais que c'est grâce à lui que j'ai eu ma première convocation en Équipe nationale «A». C'était lui qui m'a offert cette opportunité de représenter mon pays alors que j'avais tout juste 18 ans.»
Toujours aussi sincère et correct lorsqu'il parle des anciens joueurs qui ont écrit les plus belles pages du sport algérien et du football en particulier, Rabah Madjer, a aussi mis en valeur les qualités humaines de l'ex- star de l'AS Saint-Étienne des années 50 et 60, Rachid Mekhloufi qui a laissé son confort en France pour rejoindre la Révolution algérienne en avril 1954 avec le reste de ses anciens coéquipiers de la glorieuse équipe du Front de Libération nationale: «Mekhloufi n'était pas seulement un immense joueur, mais aussi un éducateur très compétent qui a contribué grandement à la réussite du sport algérien et du football en particulier.
«Nous avons perdu un grand homme»
Il nous a inculqué les valeurs du travail et de l'entraînement dur pour arriver au sommet. Nous ne l'oublierons jamais, car il a marqué notre jeunesse et notre carrière par ses conseils et ses consignes qui nous ont été très utiles dans notre parcours. C'est dire que nous avons perdu un grand homme. Qu'il repose en paix, Inch'Allah.» Dira Rabah Madjer avant de conclure: «Je tiens aussi à profiter de cette occasion pour rendre un vibrant hommage à ce grand monsieur du football national et international et présenter à la famille du sport en Algérie et aussi à celle de ce grand Moudjahid, ce grand footballeur et ce grand entraîneur, mes sincères condoléances.» Dira l'ex- coqueluche du public des Verts.