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Il est «impératif» que la France reconnaisse et condamne les crimes du 17 octobre 1961

La France doit "impérativement" reconnaitre et condamner les crimes commis le 17 octobre 1961 à Paris contre des manifestants algériens pacifiques, a réclamé Henri Pouillot, témoin de la Guerre de libération nationale et militant anticolonialiste. "Il est impératif et indispensable que la France reconnaisse et condamne ces crimes commis en son nom", a indiqué M. Pouillot dans un entretien à l’APS, à l’occasion de la commémoration du 60e anniversaire des massacres du 17 octobre 1961. "Ce n’est pas un simple pardon qui est nécessaire. Le pardon, c’est simplement la demande d’une excuse pour une petite faute, pas possible pour un crime", a commenté cet anticolonialiste français, soulignant que "c’est à ce prix qu’un traité d’amitié entre l’Algérie et la France est possible". Il a ajouté que ce traité d'amitié est "nécessaire et indispensable", compte tenu des "liens nombreux et des familles éclatées des deux côtés de la Méditerranée". En ce sens, il a relevé que "l’histoire du colonialisme enraciné en Algérie, puis de la Guerre de libération nationale, ont cr éé des antagonismes importants", réitérant à cet effet "la nécessité de voir la France reconnaître les crimes commis en son nom et les condamner". Avec un langage cru et sans ambages, il a expliqué que "le colonialisme, les tortures, les viols, les camps d’internement, pudiquement appelés regroupements ou encore +les crevettes Bigeard+ sont des crimes contre l’humanité, ceux du 17 octobre 1961 et du 8 février 1962 sont des crimes d’Etat, alors que l’utilisation du gaz Vx et Sarin, les villages rasés au napalm (entre 600 et 800), les essais nucléaires, les exécutions sommaires et +les corvées de bois+ sont des crimes de guerre". Dans le même sillage, il a fait remarquer que l’ampleur des massacres du 17 octobre 1961 a été "un des éléments déterminants ayant accéléré les pourparlers entre le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et le gouvernement français", faisant observer que "le massacre de plusieurs centaines d’Algériens à Paris est resté occulté pendant de nombreuses années".

-Macron cherchait à instrumentaliser les mémoires de la Guerre de libération nationale

Pour ce qui est de la coïncidence de la commémoration de ce macabre 60e anniversaire avec les propos tenus par le président français Emmanuel Macron sur l’Algérie, M. Pouillot a estimé que "depuis quelque s mois déjà, Macron cherchait à instrumentaliser les mémoires de la Guerre de libération nationale". "Certes, il a reconnu la torture et l'assassinat de Maurice Audin, puis celui de Ali Boumendjel, mais pourquoi a-t-il oublié Larbi Ben M’hidi", s’est-il interrogé, regrettant le fait que "Macron ait demandé pardon aux harkis et déposé une gerbe de fleurs au Mémorial du Quai Branly à Paris le 26 mars dernier pour honorer l’OAS (Organisation armée secrète)". Il a également rappelé que "le président français a organisé, le 30 septembre dernier, un dîner avec 18 jeunes descendants de personnalités ayant marqué la Guerre de libération nationale, parmi lesquels il y avait l’arrière-petit-fils du Général Salan (chef de l'OAS)", relevant, cependant, qu’il "a oublié un descendant des victimes de l’OAS". A cette occasion, Macron "s’est permis des propos inacceptables envers l’Algérie et son peuple. Il a même osé dire que +nos générations n’ont pas vécu cette guerre et ça nous libère de beaucoup de choses+", a-t-il fait remarquer. Pour M. Pouillot, "il est évident que l'instrumentalisation des mémoires de la Guerre de libération nationale n’est pas fortuite", estimant que "l’objectif essentiel (pour Macron) en est la préparation de sa campagne électorale pour le printemps de 2022". En outre, il a fai t savoir que la commande du rapport sur les questions mémorielles de l'historien Benjamin Stora "en était les prémices" et qu’il "ne cherche peut-être pas à rallier l’extrême droite, mais il donne de nombreux gages à une partie de cette droite nostalgique du colonialisme et de +l’Algérie française+ en ménageant le courant extrémiste de l’OAS". Pour Macron, il "semble donc que cette orientation est utile pour sa réélection, même si les relations avec l’Algérie doivent se dégrader".

 

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