L’implantation cochléaire, une solution adéquate pour faire face à la surdité de l'enfant
L’implantation cochléaire est la solution adéquate pour faire face à la surdité congénitale chez l’enfant et tous les moyens doivent être mis en place pour la mener à bien, a souligné, mercredi à Oran, le président de la Société algérienne d'oto-neurochirurgie ORL (SAONORL) Pr. Ali Saheb.
Dans une déclaration à l’APS, en marge de l’ouverture du 10ème Congrès national d’oto-rhino-laryngologie (ORL), le président de cette société, le Pr. Saheb a indiqué que les implants cochléaires peuvent rendre l’espoir à des milliers d’enfants sourds depuis la naissance, mais aussi à d’autres patients atteints de surdités sévères ou profondes.
"Plus on implante un enfant sourd de naissance précocement, plus il retrouve la fonction de l’Ouïe rapidement, et peut mener sa vie le plus normalement possible", a indiqué le Pr. Saheb, faisant remarquer que ces implants sont importés de l'étranger.
Selon lui, "il faudrait actuellement agir dans ce sens, mais aussi dans le sens du dépistage précoce de cette déficience auditive, un déficit sensoriel le plus fréquent à la naissance".
"C’est un problème de santé publique, en raison des chiffres élevés de prévalence (1 enfant/10.000 nait sourd en Algérie), ainsi que sa répercussion sur le développement de la communication", a-t-i ajouté.
Pour l’autre thème phare de ce congrès "le cancer du larynx ", M. Saheb a insisté sur l’importance du dépistage précoce de ce cancer, "étroitement" lié au tabagisme ou à la consommation "excessive" de l'alcool et dont les patients consultent très souvent à une étape très avancée de la maladie.
Cette maladie est fréquente chez les hommes âgés entre 45 et 70 ans, bien que son incidence chez les sujets jeunes et les femmes soit en hausse à cause du nombre croissant de femmes fumeuses et du tabagisme passif.
Le diagnostic est facile et la sonnette d'alerte peut être tirée lorsque le patient se présente pour une dysphonie chronique (changement de voix), d'une durée de trois semaines, surtout chez un sujet fumeur, a-t-il indiqué, soulignant qu’une naso-fibroscopie est capable de détecter la tumeur en deux minutes, a-t-il précisé.
A l’ouverture de ce congrès, plusieurs communications traitant la cancérologie et essentiellement du cancer de la langue, qui est un cancer rare mais foudroyant, ont été présentées.
Dr Touarigt Fatima Zohra du CHU de Bab El Oued (Alger) a mis en exergue la difficulté de gérer ce genre de cancer, car se développant très rapidement et dont les complications sont multiples. " Il en est ainsi parce que le cancer de la langue est souvent diagnostiqué à un stade déjà avancé", a-t-elle indiqué.
Selon elle, " parmi tous les cancers rencontrés dans un service ORL (cancers de la tyroïde, larynx, Cavum, entre autres), ce type est de loin le plus difficile et le plus foudroyant des cancers".
Pour sa part, une équipe du service ORL du CHU Mustapha Pacha, a présenté une étude sur les profils épidémiologique des cancers de la langue, dans laquelle les intervenants ont souligné que ce cancer est le plus fréquents des cancers des voies aérodigestives et, en dépit des progrès chirurgicaux et de radiothérapie, le traitement est souvent un échec, d’où l’importance du dépistage et du diagnostic précoce.
Pour ce qui est des causes, les intervenants ont évoqué la mauvaise hygiène buccodentaire, le tabac et l’alcool, soulignant que, malheureusement, ce type de cancer ne laisse pas trop de temps au malade et s’avère fatal dans la plupart des cas, puisqu’il est diagnostiqué tardivement.
La symptomatologie des tumeurs de la langue est très variable, ont-ils expliqué, ajoutant qu’elle peut se manifester par des signes évidents comme une ulcération ou une tuméfaction visible sur les bords libres de la langue. Elles peuvent également passer inaperçues, ne se révélant que par des otalgies (manifestation douloureuse localisée au niveau de l'oreille), une légère gêne à la mastication ou par de simples picotements aux épices. La personne peut aussi avoir du mal à articuler.
Un peu plus de 200 participants de tous les centres hospitaliers du pays, des établissements de santé de proximité (EPSP), mais aussi du secteur privé, prennent part à ce rendez-vous, qui s’inscrit dans le cadre de la formation médicale continue des jeunes spécialistes.