Le conflit au Soudan «prend une tournure plus dangereuse pour les civils », alerte l'ONU
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Turk, a averti que le conflit au Soudan "prend une tournure encore plus dangereuse pour les civils", et souligné l'urgence de "mettre un terme à cette situation". Selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH), la situation des civils est déjà désespérée et il existe des preuves de la commission de crimes de guerre et d’autres atrocités. Les services du Haut-Commissaire Türk craignent que la situation ne prenne "une tournure encore plus dangereuse". "Les attaques directes et à motivation ethnique contre les civils deviennent de plus en plus fréquentes", a relevé vendredi dans un communiqué, Volker Türk. Au cours de la seule semaine dernière, le Bureau des droits de l’homme de l’ONU indique avoir recensé au moins 21 morts en seulement deux attaques dans l’Etat d’Al Jazirah. Lors d’une attaque menée le 10 janvier, au moins huit civils ont été tués dans le camp de Taiba, et au moins 13 femmes et un homme ont été enlevés. Des maisons ont été brûlées, du bétail, des récoltes et d’autres bien s ont été pillés, et des dizaines de familles ont été déplacées. Le lendemain, au moins 13 civils ont été tués, dont deux garçons, lors d’une attaque contre le camp de Khamsa. Les deux camps sont situés à environ 40 kilomètres de Wad Madani, la capitale d’Al Jazirah, selon l'ONU. Pour l’ONU, "les attaques de représailles - d’une brutalité choquante - contre des communautés entières sur la base d’une identité ethnique réelle ou supposée sont en augmentation", tout comme les discours de haine et l’incitation à la violence. "Il est urgent de mettre un terme à cette situation", a souligné M. Türk. Par ailleurs, le Haut-Commissaire a renouvelé son appel aux parties au conflit pour qu’"elles respectent les obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme". Le conflit, qui a éclaté à la mi-avril 2023 entre l'armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR), a fait plus de 20.000 morts et plus de 14 millions de déplacés et de réfugiés, selon les estimations des Nations unies et des autorités locales.