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NOBEL DE LA PAIX 2017

Attribué à la campagne antinucléaire Ican

Le prix Nobel de la paix a récompensé hier la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires (Ican), armes de destruction massive au coeur de vives tensions dans le monde.

Soixante-douze ans après les bombardements de Hiroshima et Nagasaki, ce Nobel distingue une coalition d'ONG qui a poussé à l'adoption cette année d'un traité historique d'interdiction de l'arme atomique mais envoie aussi un message aux puissances nucléaires pour qu'elles entament des «négociations sérieuses» en vue d'éliminer leur arsenal. «Nous vivons dans un monde où le risque que les armes nucléaires soient utilisées est plus élevé qu'il ne l'a été depuis longtemps», a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen. «Certains pays modernisent leurs arsenaux nucléaires, et le danger que plus de pays se procurent des armes nucléaires est réel, comme le montre la Corée du Nord», a-t-elle ajouté. Regroupant plusieurs centaines d'ONG, l'Ican s'est mobilisée pour le traité d'interdiction de l'arme atomique, adopté par 122 pays le 7 juillet à l'ONU. Ce texte pose pour la première fois l'interdiction de développer, stocker ou menacer d'utiliser l'arme atomique. Sa portée devrait cependant rester essentiellement symbolique puisque les puissances nucléaires ont toutes refusé d'y adhérer. L'Otan l'a condamné, en invoquant notamment la «grave menace» nord-coréenne. Ce Nobel survient alors que le président Trump doit certifier avant le 15 octobre auprès du Congrès que Téhéran respecte les engagements pris dans le cadre de l'accord historique de 2015. Celui-ci impose de strictes restrictions au programme nucléaire iranien en échange d'une levée des sanctions. Selon le Washington Post, il aurait décidé de ne pas le certifier, ouvrant la voie à une réimposition de sanctions. «Nous ne taclons personne avec ce prix», a souligné Mme Reiss-Andersen, à la question de savoir si le Nobel était une critique adressée au président Trump. L'accord est un «embarras» pour Washington et l'«un des pires auxquels les États-Unis aient jamais participé», affirmait Donald Trump le 19 septembre à la tribune de l'ONU. Les diplomates s'inquiètent des répercussions négatives d'une volte-face américaine sur ce dossier, alors que la communauté internationale espère encore faire revenir la Corée du Nord à la table des négociations pour lui faire renoncer à ses propres ambitions nucléaires. Ces dernières semaines ont été rythmées par une spirale d'échanges belliqueux entre le président américain et le leader nord-coréen, Kim Jong-Un, après le sixième essai nucléaire de Pyongyang le 3 septembre et des tirs de missiles. Donald Trump, qui a menacé la Corée du Nord d'une «destruction totale», a qualifié dimanche les négociations de «perte de temps». Depuis sa création en 2007, l'Ican fait valoir que le recours aux armes nucléaires aurait des conséquences catastrophiques, ce qui rend indispensable leur élimination. La campagne est soutenue par de nombreux militants de base mais aussi par d'anciens prix Nobel tels que Desmond Tutu et le dalaï lama, et d'autres personnalités comme Yoko Ono et Martin Sheen. Bien que la quantité d'ogives ait fondu en 30 ans - elle est passée d'environ 64.000 en 1986 à un peu plus de 9000 en 2017, selon le Bulletin of the Atomic Scientists (BAS) -, le nombre de pays détenteurs a augmenté. Ils sont aujourd'hui neuf à posséder de telles armes de destruction massive: États-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne, Chine, Inde, Pakistan, Corée du Nord et Israël. Le comité Nobel a à de multiples reprises primé les efforts de désarmement nucléaire en récompensant le dissident soviétique Andreï Sakharov en 1975, l'Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire en 1985, Joseph Rotblat et le mouvement Pugwash en 1995 ainsi que l'Aiea et son directeur d'alors Mohamed El-Baradei en 2005. Les autres prix, décernés à Stockholm, ont fait la part belle aux hommes et aux Anglo-saxons. Les Nobel, qui consistent en un diplôme, une médaille d'or et un chèque de 9 millions de couronnes suédoises (environ 943.000 euros), seront formellement remis le 10 décembre, date-anniversaire de la mort de son fondateur, l'industriel et philanthrope suédois Alfred Nobel (1833-1896).

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