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Démission de l'émissaire de l'ONU en Libye, à un mois de la présidentielle

Ce que cache le coup de tonnerre

Nouveau coup de tonnerre dans un ciel libyen nuageux, la démission surprise de l'émissaire de l'ONU en Libye, le Slovaque Jan Kubis, un mois avant une présidentielle cruciale pour une sortie de crise, a mis dans l'embarras le Conseil de sécurité auquel il devait présenter, hier, son rapport mensuel sur l'évolution de la situation. Si officiellement, aucune explication n'a été donnée sur cette démission, pas si surprenante que cela, en vérité, et que le SG de l'ONU, Antonio Guterres, a «acceptée avec regret», elle était dans l'air depuis plusieurs mois, déjà.
En effet, l'ex-ministre des AE de la Slovaquie et ancien émissaire de l'ONU au Liban (2019-2021), 69 ans, avait conditionné sa nomination, en janvier dernier, par la résidence à Genève.
Le transfert du poste de Genève, où il avait été imposé par l'administration Trump en 2020, à Tripoli, lors du renouvellement du mandat de la Manul, dans des conditions difficiles, tant le Conseil de sécurité avait fait de cette question un vrai casse-tête, n'a jamais été du goût du diplomate slovaque. Ainsi, dans une étude, remise en été au Conseil de sécurité, il renâclait, déjà, à poursuivre sa mission. En septembre dernier, le renouvellement de la Manul aurait dû intervenir automatiquement, pour une année, mais les positions tranchées des membres permanents ont bloqué le processus, pendant trois semaines.
Candidat sur une fiche de poste incluant Genève, Jan Kubis a vu son lieu d'affectation «changé en cours de route», malgré la menace de la Russie d'opposer son droit de veto. Au bout du bras de fer avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni, rédacteur de la résolution, il a été décidé de prolonger la mission en Suisse, et son principal responsable, jusqu'au 31 janvier 2022.
Prévoyant, Jan Kubis a donc anticipé les évènements, sans fournir aucune explication au Conseil de sécurité de l'ONU. Ces divisions ont, évidemment, affaibli le rôle et la mission de l'ONU auprès des acteurs de la crise en Libye, ainsi que des pays qui les parrainent. En jetant l'éponge, un mois avant la tenue de la présidentielle, Jan Kubis vient compliquer davantage la situation, ajoutant un nouveau facteur d'instabilité à un contexte déjà précaire.
Avant sa nomination, l'Union africaine avait tenté de peser de tout son poids pour que le poste d'émissaire onusien lui revienne, son candidat à l'époque étant Ramtane Lamamra. Malgré les pressions opérées, elle a obtenu un lot de consolation, avec un Zimbabwéen désigné coordinateur de la Manul, à...Tripoli.
La démission de Kubis va, donc, ouvrir les portes à de nouvelles revendications de l'UA qui ne manquera pas de remonter au créneau pour arracher un poste dont elle souligne, chaque fois, la légitimité. Le hasard faisant bien les choses, Ramtane Lamamra a eu, pas plus tard qu'hier, un entretien avec le président congolais, Denis Sassou-N'Guesso, président du Comité de haut niveau de l'UA pour la Libye, et nul doute que le sujet a dû être longuement abordé.
L'expertise arabo-africaine sera d'autant plus nécessaire que la contestation de certaines candidatures à la présidentielle a, déjà, commencé en Libye où les conditions préalables, inscrites dans la feuille de route du Forum de dialogue politique inter libyen, notamment l'interdiction aux parties prenantes de la crise de postuler au scrutin, ne sont guère respectées. 

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