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23 migrants subsahariens tués par la police marocaine

Crimes et omissions

Au moins 23 migrants subsahariens sont morts, vendredi dernier, après que la police marocaine a fait un «usage disproportionné» de la force pour empêcher près de 2000 migrants de pénétrer dans l'enclave de Melilla. 5 d'entre eux sont morts, hier, des suites de leurs blessures, les sévices subis ayant choqué le monde alors que le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez avait tenté de rejeter la responsabilité du drame sur la «violence des migrants» pilotés par «des mafias». Les images diffusées sur les réseaux sociaux ainsi que par l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH) constituent des preuves accablantes sur l'ampleur de la répression exercée par les forces marocaines, les migrants ayant été brutalisés, ensanglantés et entassés comme du bétail. La bestialité des policiers et le nombre des victimes au cours de cette nuit tragique du jeudi au vendredi a mis en ébullition les réseaux sociaux. De toute part, les appels ont surgi pour exiger une enquête à la fois «rapide et transparente» pour faire toute la lumière sur ces dépassements qui constituent une grave atteinte à la dignité humaine et confirme les accusations des militantes et des militants sahraouis en butte, depuis de très nombreuses années, aux exactions des forces marocaines. C'est ainsi que l'ONG espagnole Caminando Fronteras, spécialisée dans les questions de la migration entre l'Afrique et l'Espagne, a exigé «l'ouverture immédiate d'une enquête judiciaire indépendante, du côté marocain comme espagnol, ainsi qu'au niveau international pour faire toute la lumière sur ce drame humain». Auparavant, le maire de l'enclave espagnole de Melilla, Eduardo de Castro, la plus haute autorité politique de la cité autonome, a dénoncé une «réponse disproportionnée» des autorités marocaines face à une tentative de passage en force d'un grand nombre des migrants dont elles prétendent qu'ils étaient «particulièrement violents».
Après avoir mené, pendant des mois, une politique laxiste en encourageant et, même, en diligentant des milliers de migrants pour faire pression sur les deux enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla ainsi que sur le gouvernement de Pedro Sanchez, le Makhzen est parvenu à ses fins avec une nouvelle trahison de Madrid envers le droit du peuple sahraoui à son autodétermination. Les accusations de Sanchez qui dénonce «une attaque contre l'intégrité territoriale» espagnole et pointe la responsabilité de «mafias qui se livrent au trafic d'êtres humains «dont il ne précise ni l'identité ni le rôle ne peuvent convaincre, d'autant que le bilan risque de s'alourdir car 18 migrants sont encore hospitalisés pour de graves séquelles. Ce bilan meurtrier, jamais enregistré à ce jour, malgré des tentatives de migrants autrement plus massives, démontre que la situation des deux enclaves, seules frontières de l'UE avec le continent africain, est loin d'être résolue comme le prétend Pédro Sanchez. L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut- Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) se sont émus de cette tragédie et ont dit «leurs plus vives inquiétudes», non sans rappeler la nécessité, «en toutes circonstances, de prioriser la sécurité des migrants et des réfugiés». Sans doute, la réaction «disproportionnée» des forces marocaines a beau susciter de nombreuses interrogations, elle ne suffira pas pour autant à doter la Minurso de la mission élémentaire de surveillance des droits de l'homme, au Sahara occidental occupé.

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