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Irak

Démonstration de force du leader chiite Sadr

Dix mois après les législatives, l'Irak attend toujours la désignation d'un nouveau Premier ministre et d'un président de la République, sur fond de tractations interminables et de querelles politiciennes.

Des milliers de partisans du leader chiite Moqtada Sadr ont tenu en Irak la traditionnelle prière du vendredi dans la Zone verte ultra-sécurisée de Baghdad, nouvelle démonstration de force de l'influent politicien en passe d'obtenir de ses adversaires des législatives anticipées, sous certaines conditions. Cela fait près d'une semaine que des milliers de manifestants sadristes campent dans l'enceinte du Parlement dans cette Zone verte, nom du luxueux quartier bouclé en plein coeur de la capitale, abritant institutions étatiques et ambassades sur les bords du fleuve Tigre. Les manifestations ont été déclenchées pour protester contre une candidature au poste de Premier ministre présentée par les adversaires de Sadr, les puissantes factions chiites pro-Iran du Cadre de Coordination. Capitalisant sur sa capacité à mobiliser les foules, Moqtada Sadr a accentué la pression sur ses rivaux et réclame la dissolution du Parlement et des élections législatives anticipées, moins d'un an après le dernier scrutin qu'il avait remporté haut la main. Hier, des milliers de partisans de Sadr ont afflué vers une vaste place de la Zone verte pour participer à la traditionnelle prière de la mi-journée. Se protégeant du soleil avec des parasols par une chaleur de 42 degrés Celsius, brandissant des drapeaux irakiens et des portraits de Moqtada Sadr, les hommes - et quelques femmes - marchaient sur une longue avenue en direction du site, scandant pour certains «oui oui au Sayyed», utilisant son titre de descendant du Prophète. ««La prière du jour sera une prière d'un million d'hommes», espère Qassem Abou Moustafa, fonctionnaire âgé de 40 ans: «C'est une épine (dans le pied) de l'ennemi, pour réclamer des élections législatives et des réformes». «Sadr, quelle que soit son opinion, nous sommes avec lui».
Dix mois après les législatives, l'Irak attend toujours la désignation d'un nouveau Premier ministre et d'un président de la République, sur fond de tractations interminables et de querelles politiciennes. Le scrutin d'octobre 2021 avait été remporté par le Courant Sadriste, qui représentait le premier bloc avec ses 73 députés, au sein d'un Parlement fragmenté où aucun camp n'a réussi à construire une majorité claire parmi les 329 élus. N'étant pas parvenu à rassembler cette majorité pour nommer un Premier ministre, Sadr avait appelé ses députés à la démission en juin, abandonnant à ses adversaires la tâche de former un gouvernement. Mercredi, lors d'une allocution télévisée, il a réclamé des législatives anticipées. «Je suis certain que la majorité de la population est exaspérée par la classe dirigeante dans son intégralité, y compris certains (politiciens) appartenant à mon Courant», a reconnu le leader chiite.
Qu'importe si des fidèles à Moqtada Sadr occupent également les plus hauts échelons dans les ministères. Ses partisans le voient comme une figure de l'opposition et un héraut de la lutte contre la corruption. Une dissolution du Parlement doit être actée par un vote à la majorité absolue et peut être demandée par un tiers des députés, ou par le Premier ministre avec accord du président de la République. Les adversaires de Sadr lui ont répondu tard jeudi soir, se disant ouverts à des législatives anticipées, sous certaines conditions. «Le Cadre de coordination affirme son soutien à toute voie constitutionnelle pour résoudre les crises politiques et agir dans l'intérêt du peuple, y compris des élections anticipées», a indiqué la coalition dans un communiqué succinct publié jeudi soir. Mais toute élection doit se faire «après avoir atteint un consensus national sur la question, et fourni un environnement sûr pour leur tenue», souligne le communiqué. L'alliance de puissantes factions chiites pro-Iran rassemble notamment les anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi, intégrés aux forces régulières, mais aussi le parti de l'ex-Premier ministre Nouri al-Maliki.

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