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La Tunisie à l’heure du deuxième tour de la présidentielle

Des candidats inattendus

N’ayant pas eu une seule campagne médiatique d’envergure, mobilisant de faibles moyens financiers dus essentiellement à ses soutiens universitaires et à des jeunes enthousiasmés par ses promesses de campagne, Kaïs Saïed a réussi à bouleverser le paysage politique tunisien.

Si Nabil Karoui est bien connu de la majorité des Algériens, ne serait-ce qu’en regard de la chaîne de télévision Nessma et de son association caritative diffusée sur celle-ci, l’universitaire, professeur de droit, Kaïs Saïed a constitué une surprise énorme parce qu’il a été dans la campagne du premier tour un candidat lambda, malgré un projet de réforme du pays ambitieux et novateur. Il entend donner davantage de poids politique aux échelons locaux, favorisant ainsi une démocratie directe. C’est au niveau des communes que sont choisis les élus de première instance, à charge pour eux de reproduire au niveau des gouvernorats, puis à l’échelle nationale, le schéma électif censé respecter le vote populaire avec plus de rigueur. Surnommé «Robocop» pour sa locution saccadée et son visage impassible, Kaïs Saïed a convaincu un large électorat, surpris par son côté intègre et franc ainsi que par sa volonté affirmée de transformer la vie politique du pays en faveur des jeunes. Cela dit, il est également considéré comme l’une des figures les plus conservatrices du pays. Contre l’abolition de la peine de mort, il s’est opposé farouchement au projet de réforme de l’héritage que voulait faire passer l’ancien président Béji Caïd Essebsi et auquel l’ARP, où Ennahdha et Tahya Tounès, ont fait front commun, n’a pas donné suite .
N’ayant pas eu une seule campagne médiatique d’envergure, mobilisant de faibles moyens financiers dus essentiellement à ses soutiens universitaires et à des jeunes enthousiasmés par ses promesses de campagne, Kaïs Saïed a réussi à bouleverser le paysage politique tunisien et à surprendre tous ses adversaires. Il s’impose ainsi comme un authentique phénomène de la société tunisienne, lasse des partis et de leurs dirigeants perçus comme une nouvelle caste. L’Autorité indépendante chargée de la surveillance des élections ( ISIE ) a beau avoir interdit la publication de sondages, les prévisions des deux principaux centres ont été confirmés, de façon remarquable. Auparavant, la rumeur enflait qui mettait l’accent sur un Nabil Karoui caracolant devant tous les autres candidats sans exception, ce qui rend plus douloureuse la surprise du premier tour. S’agissant du deuxième, on sait que l’institut Sigma a procédé à un sondage, mi-août, partant de l’hypothèse d’un duel Kaïs Saïed - Nabil Karoui, avec comme résultat une victoire de Kaïs Saïed (54,2% des suffrages). Un autre sondage, commandé par Ennahdha, en septembre, a donné Nabil Karoui devant Kaïs Saïed, avec 55,7%. Ces résultats n’ont d’autre intérêt que celui de révéler à quel point l’incertitude sera totale, autant sinon plus qu’elle ne le fut, lors du premier tour. Dans l’attente de la confirmation des recours éventuels, il faut s’attendre à une campagne électorale unique en son genre, peut-être acharnée, sachant qu’entre-temps les partis devront sortir de leur coma électoral et tenter de réparer les dégâts, à la faveur d’une élection législative, source elle aussi de cataclysmes, le 6 octobre prochain.

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