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Réforme des retraites en France

Des opposants tentés par la radicalisation

La grève contre la réforme des retraites en France s’essoufle, mais des opposants s’essaient à de nouvelles formes d’action, plus ciblées et parfois plus radicales. Hier, au 47e jour de la mobilisation, la grève dans les transports publics était à bout de souffle : le trafic est quasiment normal sur les rails et le métro parisien affiche un service complet sur 11 lignes sur 16. Le contraste est grand avec ces dernières semaines, où les transports publics étaient largement paralysés en région parisienne.
De fait, les salariés ont encore «de l’imagination pour montrer leur mécontentement», observait le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, dans une interview publiée dimanche par le quotidien Le Parisien. Des avocats, qui eux poursuivent leur grève, ont jeté à terre, symboliquement, leurs robes noires; des enseignants ont fait de même avec leurs manuels scolaires; des musiciens grévistes de l’Opéra de Paris ont donné un concert gratuit en plein air...
Ces derniers jours, la contestation a aussi pris des formes plus radicales. Vendredi, à Paris, des militants se sont introduits au siège de la CFDT, un syndicat réformiste qui a récemment accepté un compromis avec le gouvernement. La réforme, qui fait partie de la volonté du président Emmanuel Macron de «transformer» la France, vise à abolir les régimes spéciaux des retraites, qui permettent notamment aux cheminots de partir plus tôt. La CFDT a porté plainte, hier matin, a annoncé le chef de file du syndicat, Laurent Berger, dénonçant «violence», «insultes» et «crachats» sur des salariés. « Ces violences sont une honte pour notre démocratie », a réagi vendredi soir Emmanuel Macron.
Le même jour, des opposants ont tenté de pénétrer dans un théâtre parisien où M. Macron passait la soirée. Le président et son épouse ont dû être «sécurisés» pendant quelques minutes. Une enquête a par ailleurs été ouverte après un départ de feu vraisemblablement criminel dans une brasserie emblématique de Paris, La Rotonde, prisée du président qui y avait fêté sa qualification pour le second tour de la présidentielle en 2017. Le lien entre le départ de feu et l’opposition à M. Macron n’a pas été établi même si a été retrouvé à proximité de la brasserie un gilet jaune, emblème de ces Français qui manifestent depuis plus d’un an, parfois violemment, contre la politique fiscale et sociale du président. «Fin de conflit et poussée de violences», titre lundi le quotidien Le Figaro (droite).
Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a estimé lundi que «l’intimidation et la menace n’ont pas leur place dans une démocratie». «Nous condamnons toute forme de violence», a commenté dimanche Philippe Martinez. «Ce sont des actions d’interpellation dynamiques et fortes, mais pour moi le terme de violence ne s’applique pas», a également dit Eric Beynel, porte-parole du syndicat Solidaires. «On ne peut pas parler de radicalisation. C’est inadapté et déplacé», estime également Stéphane Sirot. L’historien souligne cependant que «face à un pouvoir politique qui joue le pourrissement, on voit surgir des formes d’intervention plus spontanées, dynamiques, moins contrôlables» qui donc «peuvent déraper, d’autant plus qu’elles ne sont pas encadrées stricto sensu par les syndicats».
Les formes d’action plus classiques, comme les grèves, n’ont cependant pas dit leur dernier mot. Le métro parisien retrouve certes, lundi, un trafic quasi normal, mais c’est parce que les conducteurs souhaitent «reprendre des forces» avant la prochaine mobilisation prévue vendredi, jour où sera présenté le projet de réforme en conseil des ministres, a souligné l’Unsa, syndicat majoritaire dans le métro parisien. A la SNCF (opérateur du rail), la grève «est loin d’être finie», a indiqué dimanche Cédric Robert, porte-parole de la CGT-Cheminots, qui annonce un «retour significatif des grévistes» pour vendredi. Pour Stéphane Sirot, «le gouvernement n’en a pas fini avec ce mouvement social».

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