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Avant la conférence de Berlin sur la Libye

Haftar poursuit ses entretiens à Athènes

Athènes s’oppose aux accords conclus le 27 novembre par le chef du Gouvernement d’union nationale (GNA), Fayez al Serraj, et le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui permettent à la Turquie de faire valoir des droits sur de vastes zones en Méditerranée orientale.

Le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’est de la Libye qui s’oppose au gouvernement de Tripoli reconnu par l’ONU, poursuivait, hier, ses entretiens à Athènes, deux jours avant la conférence de paix de Berlin à laquelle il s’est dit prêt à participer. Arrivé jeudi soir à Athènes à bord d’un avion privé, le maréchal Haftar s’est rendu immédiatement dans un hôtel de la capitale où il a rencontré le ministre grec des Affaires étrangères Nikos Dendias pour de premiers entretiens, selon les images diffusées par les télévisions locales. Il devait s’entretenir une nouvelle fois le même jour avec M. Dendias au ministère, avant d’être reçu un peu plus tard par le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, ont indiqué des sources proches des discussions. La Grèce n’a pas été invitée à la conférence de Berlin, qui vise à lancer un processus de paix en Libye sous l’égide de l’ONU. La Libye, qui dispose des plus importantes réserves africaines de pétrole, est minée par les violences et les luttes de pouvoir depuis la chute et la mort en 2011 de Maammar Al Gueddhafi, après une révolte populaire et une intervention militaire menée par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.Les forces du maréchal Haftar ont lancé en avril 2019 une offensive pour tenter de s’emparer de Tripoli. Plus de 280 civils ont été tués depuis, de même que plus de 2.000 combattants, selon l’ONU. Quelque 146.000 Libyens ont dû fuir les combats. Une cessation des hostilités, globalement respectée, est en vigueur depuis dimanche dernier.
Par ailleurs, Athènes s’oppose aux accords conclus le 27 novembre par le chef du Gouvernement d’union nationale (GNA), Fayez al-Serraj, et par le président turc Recep Tayyip Erdogan, principal soutien de
M. Al Serraj face au maréchal Haftar. Ces accords permettent à la Turquie de faire valoir des droits sur de vastes zones en Méditerranée orientale. M. Erdogan a déclaré jeudi que son pays allait commencer «dès que possible» à faire des forages dans ces zones contestées riches en hydrocarbures. Dans un communiqué commun publié
il y a une semaine, Chypre, l’Egypte, la France et la Grèce ont jugé ces accords «nuls et non avenus». Athènes a cherché à renforcer ses liens avec le maréchal Haftar, que le ministre grec des Affaires étrangères a rencontré le mois dernier dans son fief de Benghazi, dans l’est de la Libye. Le Premier ministre grec Mitsotakis a averti jeudi que la Grèce mettrait son veto au sein de l’Union européenne à tout accord de paix en Libye si les accords Ankara-Tripoli ne sont pas annulés. Il a aussi déclaré qu’exclure la Grèce de la conférence de Berlin était «une erreur». Ankara soutient militairement le gouvernement de M. Al Serraj, reconnu par l’ONU et qui siège à Tripoli. M. Erdogan a annoncé l’envoi de troupes en Libye pour aider le GNA à repousser les assauts des forces du maréchal Haftar. Celui-ci bénéficie de l’appui des Emirats arabes unis et de l’Egypte, deux adversaires de la Turquie.
M. Al Serraj a confirmé jeudi, via son service de presse à Tripoli, qu’il participerait à la conférence internationale qui se tient aujourd’hui à Berlin pour lancer un processus de paix en Libye. Khalifa Haftar s’est pour sa part dit prêt en principe à participer à cette conférence. Le maréchal a reçu à Benghazi le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas. Khalifa Haftar «a promis de respecter
le cessez-le-feu» et a «clairement indiqué vouloir contribuer au succès de la conférence de Berlin et être prêt sur le principe à y participer», a déclaré après l’entretien le ministre allemand sur Twitter.
Le maréchal Haftar avait quitté Moscou sans signer l’accord de cessez-le-feu, après des discussions organisées sous l’égide de la Russie, qui soutient Khalifa Haftar, et de la Turquie, alliée de Tripoli.
M. Al Serraj a, lui, signé l’accord de cessez-le-feu.
MM. Haftar et Al Serraj ne se sont pas directement rencontrés à Moscou. Plusieurs pays seront représentés à Berlin, dont la Russie, la Turquie, les Etats-Unis, la Chine, l’Italie et la France. Le département d’Etat américain a indiqué que le secrétaire d’Etat Mike Pompeo assisterait à la conférence de Berlin. M. Pompeo devrait exhorter les forces étrangères à se retirer de Libye et réclamer une reprise du processus de paix sous l’égide de l’ONU, a déclaré jeudi un responsable américain. «L’impératif est la poursuite du cessez-le-feu», a précisé ce responsable sous couvert de l’anonymat.

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