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Les vagues de migrants déferlent sur ses côtes

L'autre défi de la Tunisie

La Tunisie dispose d'une frontière maritime longue de 1 300 km et, à certains endroits, elle se situe seulement à quelque 140 km des côtes européennes. Cette situation fait qu'elle est de facto un partenaire crucial de l'Union européenne qui la presse de renforcer le contrôle des entrées sur son sol, dès lors qu'elle est identifiée comme un pays de transit et de départ des migrants à la fois locaux et subsahariens. Pendant plusieurs années, les vagues de migrants ont privilégié la Libye voisine, profitant de la crise qui secoue ce pays, mais la tendance s'est inversée au cours de l'année 2022 et le flux à partir de la Tunisie n'a fait que croître de semaine en semaine au point d'inquiéter le gouvernement et de pousser le chef de l'État, Kaïs Saïed, à tirer la sonnette d'alarme. Fin avril, le ministre des Affaires étrangères Nabil Ammar a exhorté l'UE à faire preuve de «solidarité» avec son pays, assurant que la lutte contre l'immigration clandestine est devenue un enjeu majeur pour Tunis. Recevant la commissaire européenne chargée des affaires intérieures Ylva Johansson, il a expliqué que la Tunisie, dont une partie du littoral est à 150 km de l'île italienne de Lampedusa, enregistre depuis plusieurs mois et de manière exponentielle des tentatives de départ de migrants, pour la plupart issus de pays d'Afrique subsaharienne. En effet, de janvier à mars dernier, les gardes-côtes tunisiens ont secouru plus de 1 400 migrants clandestins subsahariens, ce qui représente une multiplication par cinq par rapport à la même période au cours de l'année précédente. Avec cette spectaculaire intensification, que d'aucuns attribuent au discours du président Saïed sur l'existence d'une «menace démographique» alors que le phénomène a commencé bien avant, il est clair que la Tunisie, déjà empêtrée dans une crise socio-économique profonde, doit faire face à un drame aux conséquences imprévisibles. Rien que pour le mois d'avril, il y a eu environ une centaine de migrants dont les corps ont été repêchés par la marine tunisienne à proximité du rivage national. C'est pourquoi le MAE Nabil Ammar a fortement insisté sur «l'importance de l'appui de l'Union européenne en faveur de la Tunisie pour mener à bien ses réformes socio-économiques dans le cadre d'un partenariat basé sur le respect mutuel et la solidarité pour mieux gérer les défis communs, y compris la thématique migratoire». En d'autres termes, il s'agit de respecter les voies légales de mobilité tout en menant une lutte sans merci contre le trafic des êtres humains et de migrants. En mars déjà, la Tunisie avait réclamé de l'UE davantage de «compréhension» sur ce chapitre alors que des pays comme l'Italie et d'autres tiraient la sonnette d'alarme sur la crise tunisienne et les risques pour l'Europe. Le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, avait d'ailleurs reconnu le 20 mars que ces nouveaux flux migratoires sont devenus «très dangereux» et peuvent «entraîner une instabilité dans la région MENA».

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