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Otage d’une guerre américano-russe

L’impossible équation libyenne

Tout en s’évertuant à assurer les préparatifs d’une hypothétique conférence de Berlin censée baliser la voie à une solution du conflit à partir de la proclamation d’un cessez-le-feu entre l’Armée nationale libyenne autoproclamée (ANL) du général à la retraite Khalifa Haftar et les forces loyales au gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale et conduit par Fayez al Serraj, l’émissaire de l’ONU, Ghassan Salamé, s’est laissé aller à un constat désabusé, hier, lors d’un entretien accordé à l’agence France Presse. Déplorant une arrivée des armes en provenance de diverses parties prenantes au conflit, une allusion pieuse au rôle des Emirats arabes unis, de l’Egypte et de l’Arabie saoudite alliés de Haftar et à celui de la Turquie et du Qatar qui soutiennent les milices de Tripoli, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU a également évoqué, pour la première fois, la tension naissante entre les Etats-Unis et la Russie qui viennent compliquer une donne passablement trouble par elle-même. Outre l’offensive menée par l’ANL, depuis avril dernier, contre la capitale Tripoli, le chaos est aggravé par les batailles sporadiques autour des champs pétroliers, faisant craindre à la compagnie nationale libyenne NOC de graves dommages à ses installations et un risque patent pour l’unique source de revenus de tout le peuple libyen. La tragédie est telle que les luttes de pouvoir et les rivalités tribales se conjuguent pour annihiler les multiples tentatives de solution de la crise par le dialogue inclusif. Après son transfert de Tobrouk à Benghazi, voici quelques mois, le Parlement est divisé entre partisans de Haftar et ceux d’Al Serraj tandis que le gouvernement non reconnu de Tobrouk s’appuie sur l’ANL pour contrecarrer les initiatives du GNA, en permanence. Cela leur est facile puisqu’ils bénéficient, à ce stade, de l’interférence de diverses parties qui, pour certaines, sont accusées de mener une guerre par procuration au détriment du peuple libyen.Washington est sorti, ces derniers jours, de son mutisme pour accuser la Russie d’apporter son aide militaire à Khalifa Haftar par l’entremise d’une société de recrutement de mercenaires, une information aussitôt démentie par Moscou. On se souvient, à cet égard, de l’appui apporté par le président américain Donald Trump au général à la retraite Khalifa Haftar, lors d’un entretien téléphonique qui a précédé de peu le déclenchement de l’offensive contre Tripoli. De toutes parts, les uns et les autres pointent l’ingérence d’autrui et jurent leur attachement à la démarche onusienne fondée sur la recherche d’un dialogue consensuel que les parties libyennes saluent haut et fort et balaient d’un revers de main en même temps. Et pour cause, Haftar a bien déclaré qu’il ne voyait aucun inconvénient à sa participation à la conférence de Berlin, pressé qu’il était par les dirigeants italiens, ce qui n’a pas empêché son adjoint, le général al Mesmari, d’asséner sa certitude que la solution militaire est la seule qui puisse sortir la Libye de l’ornière. Ghassan Salamé travaille à la préparation de la conférence de Berlin pour laquelle les puissances européennes ont souhaité la mise à l’écart de l’Algérie et de la Tunisie, deux membres essentiels du groupe des pays voisins agissant au titre de la feuille de route onusienne et mandatés par l’Union africaine. La dernière réunion préparatoire de cette conférence doit avoir lieu le 10 décembre prochain et réunira, autour des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, l’Allemagne, l’Italie, l’Egypte, les Emirats et la Turquie qui ont tous aux réunions précédentes. La conférence de Berlin ambitionne d’apporter une « couverture internationale » à un « éventuel accord interlibyen », programmé pour janvier 2020, avec en parallèle une invitation à Genève des parties libyennes concernées. Bon prince, Ghassan Salamé semble avoir eu le feu vert pour indiquer que d’autres pays pourraient assister à la conférence dont ils ont été exclus, jusque-là. Quant aux parties libyennes, elles jouent leur partition habituelle dont rien ne dit qu’elle sera porteuse d’ « espoir ».

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