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L'ancien émissaire de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross

La décision de Trump était «irréfléchie» et «dangereuse»

L'ancien diplomate américain, réaffirme son rejet de la décision de Trump «en raison du tort que cela causerait sur trois fronts, à savoir, le processus de négociation, la région et la politique américaine».

L'ancien émissaire de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a déclaré que la décision de l'ex-président américain, Donald Trump, de reconnaître la prétendue «souveraineté» du Maroc sur les territoires sahraouis est «irréfléchie» et «dangereuse», plaidant pour le retour des Etats-Unis à leur position antérieure en faveur du plan de règlement de l'ONU. Dans une déclaration publiée, samedi, sur sa page Facebook, M. Ross rappelle que l'ancien Conseiller à la sécurité des Etats-Unis, John Bolton et lui-même ont abordé, le 14 avril dernier, lors d'une visioconférence organisée par le Barreau de New York la question du Sahara occidental et son examen par l'administration Biden. L'ancien diplomate américain, réaffirme son rejet de la décision de Trump «en raison du tort que cela causerait sur trois fronts, à savoir, le processus de négociation, la région et la politique américaine». «Bolton et moi avons demandé son annulation. Bolton l'a fait parce qu'il croit qu'un référendum pour déterminer l'avenir du territoire (sahraoui) reste possible et devrait être organisé», écrit Ross. «A ce jour, aucun autre grand pays - pas même la France - n'a emboîté le pas, et pour cause. La décision était gratuite», relève Ross car, explique-t-il, la normalisation des relations entre le Maroc et l'entité sioniste en échange de la reconnaissance par les Etats-Unis des revendications marocaines au Sahara occidental «n'était pas nécessaire». Les relations entre le Maroc et l'entité sioniste «sont anciennes et étroites», même si, d'après lui, «elles ont été pour la plupart hors de la vue du public».
S'agissant du processus de négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario, mis en place en 2007, pour déterminer le statut futur du Sahara occidental, «la décision de Trump, à moins qu'elle ne soit annulée, servira à durcir davantage les positions des parties, en rendant les négociations plus insolubles» et en prolongeant les épreuves que subissent les réfugiés sahraouis, met-il en garde. En ce qui concerne l'impact de cette décision sur la région, M.Ross, estime que «le fait de rendre les négociations plus difficiles retardera encore davantage tout progrès vers la coopération régionale dans le domaine de lutte anti-terroriste et d'autres questions liées à la sécurité, l'intégration régionale et aux secteurs économique et commercial». De son avis, «la coordination et l'intégration sont essentielles pour la sécurité, la stabilité et le bien-être des Etats d'Afrique du Nord et du Sahel et, par ricochet, de l'Europe». Pour ce qui de la politique américaine, il considère que «la décision de Trump va à l'encontre d'une longue tradition de soutien des Etats-Unis aux principes de la non-acquisition de territoire par la force et du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes».
Ces principes «quelquefois n'ont pas été honorés lorsque des intérêts vitaux des Etats-Unis étaient en jeu, mais ce n'est certainement pas le cas en ce qui concerne le Sahara occidental», fait-il remarquer. Aussi, Il prévient que «la décision de Trump «bouleverse également l'équilibre délicat de la posture des Etats-Unis dans la région en abandonnant la politique de neutralité relative concernant le Sahara occidental qui, selon lui, a bien servi son pays pendant des décennies». La conclusion de cet accord, nuirait, d'après Ross, «inutilement» aux relations des Etats-Unis avec l'Algérie, pays avec lequel Washington entretient d'«importants liens économiques, commerciaux et sécuritaires». Pour toutes ces raisons, l'ancien envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU
(2009-2017) estime que «l'«administration Biden devrait revenir à la position antérieure des Etats-Unis en faveur du processus de négociation établi par le Conseil de sécurité de l'ONU».

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