50e anniversaire du Front Polisario et de la lutte armée
La jeunesse a soif d’indépendance
«Koul el watan aw echhada (La patrie toute entière, ou tomber au champ d’honneur). C’est le moteur de la révolution sahraouie en cours depuis la reprise de la lutte armée.

Le camp des réfugiés d'Aousserd, à Tindouf. Le peuple sahraoui fête un demi-siècle de lutte acharnée menée d'abord contre l'occupant espagnol, et ensuite le régime expansionniste du Makhzen, qui continue jusqu'au jour d'aujourd'hui, de piller les richesses du Sahara occidental, non seulement des terres, mais aussi de ses côtes poissonneuses. «J'avais à peine 4 ans, je me souviens comme si c'était hier. On courait dans tous les sens, pour fuir les forces marocaines qui avaient exterminé une grande partie de mon village, j'avais échappé, comme par miracle à une attaque au napalm. Je ne pourrai jamais oublier ce jour... j'avais perdu ma soeur, Echayàa», témoigne, encore terrifiée Mneiha Ottoman. Notre interlocutrice, habitait l'Oasis d'Oum Dreiga, à l'est de Dakhla. Elle fait partie de la population ayant été chassée en 1976, de leurs terres par la force. «Nous avions des maisons en terre, nous avions des troupeaux. On a tout laissé derrière nous», pleure cette quinquagénaire que nous approchés hier, leur vie d'avant, lors des festivités du défilé populaire organisé à l'occasion de la célébration du 50e anniversaire de la création du Front Polisario et du déclenchement de la lutte armée. Un rendez-vous où les sanglots des plus anciens se sont mêlés aux larmes de joie des plus jeunes. D'ailleurs, Mneiha était accompagnée de sa fille, et de son petit enfant, lequel était habillé en tenue traditionnelle sahraouie. Le chérubin était en effet tiré à quatre épingles pour participer au défilé, auquel les enfants faisaient partie dans différentes troupes ayant sillonné la grande esplanade dressée à l'occasion. Beaucoup d'enfants ont défilé, hier, sous les applaudissements et les youyous qui fusaient de partout, des portraits de martyrs, et bien évidemment beaucoup de couleurs aussi; celles du drapeau national porté sur le dos quand il n'était pas porté sur la tête. Une nouvelle génération qui n'a pas manqué de chanter en choeur le slogan phare de la lutte armée des Sahraouis: «Koul el watan aw echhada (La patrie toute entière, ou tomber au champ d'honneur ndlr). C'est le moteur de la révolution sahraouie, en cours depuis la reprise de la lutte armée. Des jeunes qui sont nés loin de leurs terres, mais qui sont toujours tout aussi déterminés que leurs aînés. Après le passage des enfants, qui se comptaient par milliers, le tour était venu aux femmes. Habillées en tenue sahraouie, celles-ci avançaient tout en créant des gestes chorégraphiques d'ensemble, sur le même rythme de fond des chants et des oeuvres musicales. Une danse qui avait tout son sens. «Nous n'avons pas oublié notre culture», affirme l'une d'elles. Différentes troupes folkloriques ont sillonné la grande artère, en compagnie des troupes équestres. Le spectacle était en effet grandiose.
Les festivités ont été également marquées par l'organisation d'une exposition de livres. Toute une symbolique derrière ce rendez-vous: une rencontre avec les témoins de l'oppression, qui se sont orientés vers la littérature pour asseoir les fondements de la lutte pour la décolonisation. Les festivités du 50e anniversaire ont été également marquées par l'organisation d'un congrès international de solidarité avec le peuple sahraoui, en présence d'un grand nombre de groupes parlementaires de solidarité étrangère avec la lutte du peuple sahraoui. Les travaux de ce rendez-vous se sont soldés par l'installation de trois groupes parlementaires de solidarité avec le peuple sahraoui: Algérie-Rasd, Venezuela-Rasd, et Cuba-Rasd. Une étape qui renforcera la diplomatie parlementaire dans ses différents aspects pour faire valoir les droits «légitimes» de ce peuple vaillant et digne.