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À quoi ressemblera une présidence Trump 2.0 ?

La question obsède aux États-Unis comme à l’étranger

Dans son discours de victoire, Donald Trump a lancé un appel à l’«unité», exhortant les Américains à mettre «les divisions des quatre dernières années derrière nous». Durant sa campagne, il a pourtant assailli sa rivale d’injures, accusé les migrants d’«empoisonner le sang du pays», moqué ses rivaux. Le milliardaire a proposé la «plus grande opération» jamais vue d’expulsion de migrants, dès le premier jour de son mandat. Très critique des milliards de dollars débloqués pour la guerre en Ukraine, il a promis de régler ce conflit avant même de prêter serment – une perspective qui donne des sueurs froides à Kiev. La guerre au Proche-Orient sera, elle aussi, résolue, assure le magnat de l’immobilier, sans là, non plus, expliquer comment. Climato-sceptique notoire, le républicain s’est engagé à claquer de nouveau la porte de l’Accord de Paris et à forer du pétrole «à tout va». Sur l’économie, Donald Trump veut «voler les emplois d’autres pays» à coups de baisses d’impôts et de taxes douanières. Il reste bien plus flou quand il s’agit du droit à l’avortement, considérablement fragilisé par des juges à la Cour suprême qu’il se targue d’avoir nommés. Mais sur ce dossier comme bien d’autres, le caractère imprévisible du tempétueux septuagénaire alimente toutes les spéculations.
Les démocrates s’inquiètent de ses menaces grandissantes à l’encontre d’un «ennemi de l’intérieur» et de sa soif de revanche. Les chancelleries européennes tentent, elles, depuis des mois, de pénétrer le réseau très opaque du républicain pour éviter d’être prises de court comme en 2016, quand le tribun s’était hissé à la tête des États-Unis dans un fracas inimaginable et avait rudoyé les alliés.
Le nouveau Président pourra s’appuyer sur le Sénat, que les républicains ont repris dans la nuit aux démocrates. Et son triomphe sera complet si son parti conserve la Chambre des représentants. Peu de détails ont filtré sur le casting de la future administration Trump. À une exception notable : l’ancien Président a déclaré qu’il confierait la responsabilité d’un large audit de l’État américain au milliardaire Elon Musk, qui a dépensé plus de 110 millions de dollars de sa fortune pour la campagne du républicain. En élisant Donald Trump, les Américains ont décidé de placer aux commandes de la première puissance mondiale un homme de 78 ans, qui deviendra en janvier le plus vieux président des États-Unis à prêter serment.
Contrairement à Donald Trump qui avait boycotté la cérémonie d’investiture de Joe Biden en 2020, le président démocrate s’est d’ores et déjà engagé à participer à celle du républicain et, selon sa porte-parole, à un «transfert pacifique du pouvoir».

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