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Rencontre entre Kaïs Saïed et Rached Ghannouchi

La Tunisie retient son souffle

Le jeudi va-t-il être marqué d'une pierre blanche en Tunisie? La rencontre entre le président Kaïs Saïed et le leader du parti islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi aura constitué l'événement que l'on n'attendait plus, après des mois de brouille et d'échanges de reproches indirects. Le pays vit, en effet, des relations tendues entre les trois présidences, celle de la République, celle du Parlement et celle du gouvernement et ce depuis l'installation du gouvernement Mechichi dont quatre portefeuilles ont suscité l'ire du chef de l'Etat. L'entrevue de jeudi devrait marquer un tournant, alors que la Tunisie est confrontée à une situation socio-économique mais aussi sanitaire alarmante. D'ailleurs, le chef du gouvernement a annoncé, hier, qu'il entre en confinement volontaire après une contamination au coronavirus. Selon un proche de Ghannouchi, la rencontre entre Kaïs Saïed et Rached Ghannouchi a été «positive», même si aucun détail n'a été communiqué aux médias pour étayer le propos. Un point de vue que le chef du gouvernement a cependant confirmé, hier matin, sachant que le sujet débattu concernait la «situation du pays» et la nécessité d'entamer sans tarder un véritable «dialogue» afin de sortir du marasme une Tunisie qui n'en peut plus. Des mois de crise et d'incertitudes ont eu un impact sévère sur les conditions dans lesquelles la Tunisie a dû se tourner vers le FMI, les grandes puissances comme les Etats-Unis et la France ayant promis un soutien mais assorti de l'exigence d'un dialogue «constructif». Dans son communiqué, la Présidence a inscrit la rencontre dans le cadre d'une célébration du 65e anniversaire de l'armée nationale tunisienne mais il était clair, pour la plupart des observateurs, que les raisons comme les objectifs allaient bien au-delà de cette commémoration.
Las d'attendre une issue de la crise, les Tunisiennes et les Tunisiens n'en attendent pas moins une initiative spectaculaire qui serait annonciatrice d'un début de solution de la crise qui perdure depuis des mois. C'est pourquoi la rencontre de jeudi aura été abondamment commentée et suivie avec un net regain d'espoir, y compris chez les formations politiques qui estiment que le moment est venu de réagir aux critiques qui ont émané de capitales importantes comme Washington dont l'ambassadeur avait averti, le 2 mai dernier, que «la Tunisie a besoin d'entente entre ses acteurs», ajoutant que la réalisation d'une certaine «concorde donnera un signal fort de sa crédibilité aux Etats-Unis et aux bailleurs de fonds». Des propos qui ont été peu après renforcés par ceux de la vice-présidente américaine Kamala Harris, recommandant au président Kaïs Saïed de parachever la mise en place des institutions majeures telles que la cour constitutionnelle, objet des blocages dont souffre cruellement le pays. Cela dit, en l'absence de commentaires officiels sur les tenants et les aboutissants de la rencontre, il faudra attendre quelques jours pour déceler ses éventuelles ambiguïtés.

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