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Afrique du Sud

Le président Ramaphosa joue sa survie

Sous l’enclume du scandale et de l’hypothèse d’une destitution, Ramaphosa doit aussi affronter la réunion du 16 au 20 décembre de l’ANC, échéance cruciale pour son avenir politique.

Le sort du président sud-africain mobilise toutes les attentions, après la publication d'un rapport affirmant qu'il «a pu commettre» des «violations et des fautes», dans le cadre d'un scandale qui l'empoisonne depuis des mois. Cyril Ramaphosa a multiplié jeudi les consultations avec les poids lourds au sein de son parti, l'ANC, a assuré en début de soirée son porte-parole, précisant qu'il continue à «étudier un certain nombre d'options». Ramaphosa devrait faire «une annonce imminente», a répété Vincent Magwenya. Mais «quelle que soit la décision prise par le président», elle sera «éclairée par l'intérêt supérieur du pays et cette décision ne peut pas être précipitée, ne peut pas être prise à la hâte». Les hauts responsables du parti historique au pouvoir en Afrique du Sud, l'ANC -dont Ramaphosa est le président, ce qui lui vaut automatiquement d'être chef de l'Etat - ont annoncé aussi une réunion en urgence, hier après-midi, pour discuter de sa situation. Signe de l'inquiétude suscitée par ces remous, le rand, la monnaie sud-africaine, a perdu 3% de sa valeur en 24 heures..
Ramaphosa, 70 ans, se trouve en bien mauvaise posture, sous la menace d'une procédure de destitution après la publication mercredi du rapport d'une commission parlementaire. Et la semaine prochaine, le Parlement se réunit pour voter ou non le lancement d'une procédure de destitution du président à l'issue incertaine, même si l'ANC y bénéficie d'une confortable majorité. L'affaire commence en février 2020, quand des cambrioleurs s'invitent dans une des luxueuses propriétés de Ramaphosa, qui a fait fortune dans les affaires avant de revenir à la politique. Ils sont neutralisés, séquestrés de longues heures selon la plainte initiale déposée en juin, qui a déclenché le scandale. D'importantes sommes en liquide sont retrouvées sous les coussins d'un canapé. La plainte accuse Ramaphosa de ne pas avoir signalé l'incident, ni à la police ni au fisc. Ramaphosa, que les Sud-Africains appellent familièrement «Cyril», dément catégoriquement toute malhonnêteté mais le rapport sème le doute sur les explications données par le président sur ces 580 000 dollars en liquide camouflés.
Sous l'enclume du scandale et de l'hypothèse d'une destitution, Ramaphosa doit aussi affronter la réunion du 16 au 20 décembre de l'ANC, échéance cruciale pour son avenir politique. C'est là que l'ANC choisit son prochain leader, qui deviendra chef de l'Etat à l'issue des élections générales de 2024, si toutefois le parti, confronté à un désamour croissant, remporte le scrutin. Face aux appels à la démission qui se multiplient, de la part de l'opposition comme de membres de l'ANC, rongé par des guerres intestines, le président apparaît bien affaibli. Le premier parti d'opposition, Democratic Alliance (DA), appelle dans ce contexte à des élections générales anticipées: «Il ne s'agit pas seulement du président Ramaphosa et de son aptitude à exercer ses fonctions, mais d'un événement susceptible de chambouler notre paysage politique». Dans la foulée de la publication du rapport, la présidence avait immédiatement appelé à une «considération appropriée» du document, «dans l'intérêt de la stabilité du pays». Mais jeudi, des annulations en cascade ont été annoncées par le gouvernement: un point presse de son porte-parole, une séance de questions parlementaires ainsi qu'un discours du vice-président, David Mabuza, qui assurerait automatiquement un intérim à la tête de l'Etat en cas de démission de Cyril Ramaphosa.
Ramaphosa, dans une déclaration officielle à la commission qui avait fuité opportunément mercredi, raconte sa version des faits: un homme d'affaires soudanais a acheté des buffles dans son domaine, à deux heures de Pretoria, où il élève du gibier et du bétail. «Il a choisi ceux qui lui plaisaient et a payé en liquide», dit-il. L'argent a été caché «sous les coussins d'un canapé d'une chambre d'amis peu utilisée», par un employé estimant que cette cachette était plus sûre que le coffre de la propriété. Cyril Ramaphosa fait aussi l'objet d'une enquête pénale dans cette affaire.

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