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Le général al-Burhane révèle: Hamdok «est chez moi»

Le Soudan à la dérive

Alors que la colère gronde dans tout le pays, le général soudanais Abdel Fattah al Burhane a, dans une déclaration à la télévision, hier après-midi, voulu rassurer. Il a ainsi déclaré: «Le Premier ministre Abdallah Hamdok, est chez moi», histoire de balayer les rumeurs selon lesquelles lui et son épouse étaient en détention dans un lieu inconnu. «Oui, on a arrêté des ministres et des politiciens, mais pas tous», a encore argué le général, dans une longue conférence de presse, au cours de laquelle il a justifié l'ensemble de son action. Le Premier ministre déchu Abdallah Hamdok, ancien économiste de l'ONU, est «en bonne santé», mis à l'abri car «il était en danger» et «il rentrera chez lui quand la crise sera finie», affirme al-Burhane. Mais les évènements se bousculent: réunion en extrême urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, suspension de l'aide américaine à hauteur de 700 millions de dollars, poursuite des manifestations contre le coup d'Etat dans la majorité des villes du pays, malgré un bilan de trois manifestants tués et 80 blessés à Khartoum où les soldats ont tiré à balles réelles. Bref, le Soudan est de nouveau dans la zone des tempêtes. Unanimement condamné par les organisations internationales et régionales, dont l'ONU, l'Union africaine et la Ligue arabe, qui exhortent à «une reprise immédiate du dialogue» entre civils et militaires ainsi qu'à la poursuite de la transition, dans la perspective des premières élections libres en 2023, le coup d'Etat a été justifié par le général Abdel Fattah al-Burhane, chef d'un Conseil souverain dissous en même temps que le gouvernement de Abdallah Hamdok, invité malgré lui par le chef de l'armée, alors que d'autres dirigeants civils sont détenus dans des centres inconnus. Sous le feu des critiques qui l'accusent d'avoir «trahi» la «révolution» de 2019 qui a chassé Omar el-Béchir, le général Abdel Fattah al-Burhane a justifié hier «sa» décision de dissoudre toutes les autorités de transition constituées de civils et de militaires au motif que «certains attaquaient l'armée et incitaient contre cette composante essentielle de la transition».
Son intervention pendant une heure à la télévision n'a pas désamorcé la colère de la rue et les manifestants qui appellent à la désobéissance civile ne semblent pas prêts à renoncer, même si la capitale Khartoum avait, hier, un air de ville morte. Plus que jamais, le Soudan qui a tenté une période de transition incarnée par un partage des rôles entre civils et militaires durant plusieurs mois se découvre à la croisée des chemins, avec un fiasco consommé puisque la perspective des premières élections libres est largement compromise. Les premières défections sont apparues, hier, avec les ambassadeurs soudanais en France, en Belgique et en Suisse. Ils ont situé ces ambassades comme des représentations «du peuple et de sa révolution». Il faut dire que rares sont ceux qui doutent encore du fait que le Soudan est désormais revenu à une situation de règne sans partage des militaires, malgré le ballet diplomatique qui a eu lieu, depuis plusieurs jours à Khartoum pour éviter un tel scénario. Il est plus que probable que le Conseil de sécurité de l'ONU, convoqué en urgence, hier, pour une séance à huis clos, pour statuer sur le coup d'Etat intervenu au Soudan optera pour une condamnation ferme et réclamera le retour inconditionnel à la transition menée en commun par les civils et les militaires. Un voeu pieux, en somme.

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