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Agitations sociopolitiques au Maroc

Les avocats poursuivent la protestation

Le Conseil de l'Ordre des avocats au barreau de Casablanca a annoncé la poursuite de son mouvement de protestation et son rejet de l'accord conclu entre l'Association des barreaux du Maroc et le gouvernement au sujet des dispositions fiscales relatives à l'impôt sur le revenu des avocats prévues dans le projet de loi de Finances 2023. La décision du Conseil de l'Ordre des avocats de Casablanca intervient après une réunion de son assemblée générale extraordinaire, tenue lundi à Bouskoura (Casablanca), au cours de laquelle il a été décidé de poursuivre toutes les formes de protestation, y compris le recours à la grève. Ainsi, le barreau de Casablanca rejette l'accord conclu le 15 novembre entre l'Association des barreaux du Maroc et le gouvernement, représenté par son chef, Aziz Akhannouch, le ministre de la Justice et le ministre délégué auprès du ministre de l'Economie et des Finances, chargé du budget. Ledit accord concerne la réduction de l'impôt sur le revenu des avocats prévu dans le projet de loi de Finances 2023. Par cette action, le Conseil de l'Ordre des avocats au barreau de Casablanca a annoncé son intention de se lancer dans un «programme d'escalade» en signe de protestation contre le projet de loi de finances 2023 et l'avant-projet de loi réglementant la profession d'avocat qui constitue, selon les professionnels du secteur, un «ciblage systématique» et est marqué par une «absence de l'approche participative».
Le bureau exécutif de l'Association des barreaux du Maroc avait fermement condamné les tentatives visant à saper l'indépendance de la justice et de minimiser son rôle dans la société, au moment où le contenu de l'avant-projet de loi sur la profession d'avocat a été divulgué sur les réseaux sociaux et qualifié par l'association marocaine comme étant un «mépris» envers les avocats. Pour rappel, les avocats avaient organisé une série de manifestations à Rabat et des sit-in devant le siège du ministère de la Justice pour dénoncer l'avant-projet de loi sur leur profession. Ils ont notamment affirmé que le document constituait une «atteinte grave à l'indépendance du métier d'avocat».
L'arrestation puis l'incarcération, lundi, de l'ancien ministre des droits de l'homme et ex-bâtonnier de Rabat, Mohamed Ziane, ont suscité l'ire et l'indignation des défenseurs des droits humains au Maroc, pointant une nouvelle fois «la politique de musellement des voix et l'instrumentalisation de la justice» par le régime du Makhzen, dans le but de faire taire toute voix discordante.
La Cour d'appel de Rabat a confirmé, lundi, le jugement rendu contre Mohamed Ziane en première instance, à savoir sa condamnation à trois ans de prison ferme à la suite d'une plainte portée contre lui par le ministère marocain de l'Intérieur. Aussitôt informés de son arrestation dans son cabinet à Rabat, de nombreux militants et défenseurs des droits humains au Maroc se sont mobilisés sur les réseaux sociaux, en lançant un hashtag de solidarité avec le militant et une campagne de condamnation de la politique de «vengeance et de répression» du Makhzen, affirmant que «l'arrestation de l'ancien ministre est intervenue suite à ses activités et ses déclarations audacieuses». En effet, le hashtag «Nous sommes tous Mohamed Ziane» s'est vite transformé en une tribune pour les militants et défenseurs des droits humains au royaume, en exprimant leur indignation et ras-le-bol quant à la politique répressive du Makhzen, reprenant aussi des vidéos et déclarations audacieuses de l'ex-bâtonnier dans lesquelles il fustigeait les pratiques mafieuses du régime marocain et de ses appareils judicaire et sécuritaire. Dans le même contexte, la Commission nationale de soutien aux prisonniers d'opinion et victimes de violation de la liberté d'expression au Maroc a publié un communiqué dans lequel elle a exprimé son «extrême stupéfaction» face à l'arrestation «arbitraire et injustifiée» de l'ex-bâtonnier de Rabat et ancien ministre des droits de l'homme, Mohamed Ziane (80 ans). «Me Ziane n'a pas eu l'occasion de se défendre. Le tribunal ne l'a pas écouté, ni lui ni sa défense», a souligné la Commission, condamnant «l'arrestation musclée de Me Ziane dans son cabinet» en violation flagrante du Code de procédure pénale, de la Constitution et des Chartes internationales pertinentes», et la campagne de dénigrement orchestrée par les relais médiatiques du Makhzen à son encontre, pour ses déclarations mettant en cause des personnes influentes du régime et sa solidarité avec les journalistes et défenseurs des droits humains.

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