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Tandis que le Moyen-Orient se redessine

Les cartes syriennes rebattues

Les groupes armés de l’opposition sont donc maîtres du pays, même si une partie des militaires et des politiques du régime s’est retranchée dans la province de Lattaquié, comme à Tartous et à Hmeimim. Les négociations en cours permettront-elles d’éviter des confrontations plus ou moins sanglantes ?

Quatorze ans après la tempête du pseudo-printemps arabe qui a survolé la Syrie d'une révolte que beaucoup croyaient morte, le temps s'est de nouveau assombri au point d'accentuer les tensions dans une région moyen-orientale où les cartes semblent condamnées à être sans cesse rebattues. L'«offensive fulgurante» des forces islamistes radicales et rebelles a balayé la faible résistance d'une armée syrienne victime du travail de sape qui a visé le pays pendant des années, à travers des sanctions occidentales tributaires de l'échec d'une coalition internationale censée, dès 2014, bouleverser la donne. Mais c'est surtout la conjoncture d'une agression sioniste contre Ghaza et le Liban, associée à des attaques incessantes contre la Syrie et ses alliés iraniens et libanais, qui a précipité les évènements actuels. Un Hezbollah fortement ébranlé, un Iran acculé dans ses ultimes retranchements après des attaques sionistes accompagnées par des menaces occidentales à peine voilées et une Russie embourbée face à la coalition atlantiste en Ukraine, autant de facteurs qui ont contribué à isoler la Syrie et à laisser le régime d'El-Assad seul dans la zone des tempêtes qui se préparaient du côté d'Idlib et par-delà.
Les groupes armés de l'opposition sont donc maîtres du pays, même si une partie des militaires et des politiques du régime s'est retranchée dans la province de Lattaquié, comme à Tartous et à Hmeimim. Les négociations en cours permettront-elles d'éviter des confrontations plus ou moins sanglantes à caractère confessionnel que d'aucuns prédisent, nul ne peut le prétendre.
L'assassinat par l'armée sioniste du chef charismatique du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et du chef du Hamas palestinien, Ismaïl Hanniyeh, alliés majeurs de Bachar El-Assad ont constitué un avertissement strident des menaces qui pesaient sur la Syrie, l'alerte ayant été mal entrevue. Et c'est pendant que tous les regards amis et ennemis restaient braqués sur la bande de Ghaza où le sionisme poursuit ses crimes de guerre et son nettoyage ethnique affiché depuis octobre 2023 que l'attaque fulgurante des rebelles dominés par Hayat Tharir al-Sham a balayé l'armée syrienne en quelques jours à peine. La chose relevait de l'impensable, un mois plus tôt, car les alliés de la Syrie, l'Iran et la Russie ainsi que le Hezbollah libanais avaient dressé une muraille infranchissable, de sorte que Damas avait pu briser le signe indien de l'ostracisme régional en réintégrant la Ligue arabe dont elle avait été exclue en 2011.
Dans cette nouvelle donne géostratégique, il apparaît que l'«axe de la résistance» mis en place par l'Iran a perdu de son efficience après avoir porté des coups effectifs à l'ennemi sioniste, et même à ses parrains occidentaux. Les nouveaux maîtres de la Syrie vont sans doute avoir une approche différente des engagements et des alliances, pour le plus grand profit de l'entité sioniste et de ses alliés inconditionnels que sont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et accessoirement l'Allemagne. Quant aux groupes yéménites et irakiens, leur mobilisation est intacte mais leur capacité à bousculer le rapport de forces reste minime. Reste la Russie qui doit, coûte que coûte, sauver sa position dans une Syrie dominée par HTS et des groupes rebelles aux appétits contradictoires.
Elle a déjà exprimé, hier, son souci de «discuter» avec les nouveaux maîtres du pays pour la sauvegarde de sa plus grande base navale au Moyen-Orient, celle de Tartous. La grande question aujourd'hui est de savoir ce que va et ce que peut envisager la Turquie, en sa qualité de parrain des insurgés qui ont participé à l'offensive. Car, de toute évidence, Ankara a de l'influence sur un certain nombre des factions rebelles mais elle n'en possède pas un contrôle absolu.
À l'heure où le monde guette, avec une angoisse névrotique, le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, partisan de la manière forte, la conjoncture en Syrie va se traduire par un télescopage d'influences et de concurrences régionales d'autant plus crispées que Damas est désormais sous contrôle d'un groupe islamiste radical, proche des Frères musulmans que les pays du CCG ont combattu au prix de mille et une compromissions.

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