22 martyrs, hier, dans deux frappes sionistes, dont une sur une école
Les espoirs de paix s’amenuisent
Cinq personnes ont été tuées dans une frappe sur l’école Al-Razi, administrée par l’ONU, dans le camp de réfugiés de Nousseirat (centre), selon le Croissant-Rouge. Dix-sept autres personnes ont été tuées dans une frappe ayant visé une station-service à Al-Mawasi.

Le ministère de la Santé à Ghaza et le Croissant-rouge palestinien ont déploré hier 22 martyrs dans deux frappes sionistes distinctes, au centre et au sud de la bande de Ghaza, dont une sur une école. Cinq personnes ont été tuées dans une frappe sur l'école Al-Razi, administrée par l'ONU, dans le camp de réfugiés de Nousseirat (centre), selon le Croissant-rouge. Dix-sept autres personnes ont été tuées dans une frappe ayant visé une station-services à Al-Mawasi, indique le ministère de la Santé. Ainsi, les espoirs de paix s'amenuisent, à l'heure où «la catastrophe humanitaire» s'aggrave, selon des ONG. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a fait part lundi à deux hauts responsables sionistes de la «vive inquiétude» des Etats-Unis après les frappes meurtrières des derniers jours. Alors que le marathon diplomatique venait d'être relancé dans l'espoir de conclure un cessez-le-feu, le Hamas a annoncé dimanche qu'il suspendait sa participation aux négociations indirectes, portant un coup dur aux efforts des médiateurs. Dans la bande de Ghaza, à l'aube hier matin, quatre corps et trois blessés ont été retirés des décombres d'une maison visée par une frappe aérienne sioniste à Khan Younès (sud), selon le Croissant rouge palestinien, qui a fait état également d'un mort et de plusieurs blessés dans une maison de Nousseirat (centre) ciblée par un avion sioniste. Dans la nuit de lundi à mardi, des témoins ont signalé des frappes et des tirs d'artillerie de l'armée sioniste, du nord au sud du territoire palestinien. Dans la ville de Ghaza (nord), les services ambulanciers ont rapporté avoir trouvé un martyr et deux blessés dans un appartement ciblé. La Défense civile a rapporté qu'une frappe sioniste sur une maison à Zawaida (centre) a fait deux martyrs et plusieurs blessés.
La veille, une frappe aérienne sioniste contre une école abritant des déplacés dans le quartier Al-Rimal de la ville de Ghaza (nord), a fait un martyr et quatre blessés. Il s'agit de la sixième école bombardée en neuf jours dans la bande de Ghaza. Dimanche, 22 personnes ont été tuées à Nousseirat, a indiqué le ministère de la Santé, dans le bombardement d'une école de l'Unrwa, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, abritant «des milliers de déplacés», selon la Défense civile. L'armée sioniste a prétendu avoir «frappé des terroristes».»Ces événements récents aggravent la catastrophe humanitaire», s'est alarmé Médecins Sans Frontières, qui dénonce, avec d'autres ONG, «l'obstruction systématique à l'aide par Israël et ses attaques contre les opérations d'aide». Dans un état des lieux publié lundi, 13 ONG alertent sur la «détérioration» de l'accès de l'aide humanitaire dans la bande de Ghaza, avec l'intensification des agressions sionistes. La prise du point de passage de Rafah (sud) par les forces sionistes début mai, désormais détruit à la frontière avec l'Egypte, a provoqué un «arrêt complet» de l'acheminement, selon les ONG, parmi lesquelles Oxfam, Care, Save the children ou encore Médecins du monde. Selon elles, moins de la moitié (53) des 115 missions humanitaires planifiées ont été effectuées (46%). Dans le nord de Ghaza, isolé du sud par les forces d'occupation, quelque 20% des foyers sont classés en situation «catastrophique» et 50% en situation «urgente» pour risque de famine, explique MSF, précisant que l'acheminement de l'aide y est «très limité». De son côté, le gouvernement sioniste nie toute situation de famine à Ghaza et accuse les Nations unies d'être responsables des blocages.
Samedi, des frappes sionistes ont tué 92 Palestiniens dans le camp d'Al-Mawasi, près de Khan Younès, déclaré il y a plusieurs mois «zone humanitaire» par l'armée sioniste qui avait contraint des milliers de civils à s'y déplacer. Après cette attaque criminelle, un responsable de l'Unrwa a raconté avoir assisté, à l'hôpital Nasser de Khan Younès, à «certaines des scènes les plus horribles» depuis le début de la guerre.»J'ai vu des bambins doublement amputés, des enfants paralysés et dans l'impossibilité de recevoir un traitement», a décrit Scott Anderson, coordinateur humanitaire adjoint de l'Unrwa à Ghaza. Le Hamas a dénoncé un «effroyable massacre». L'armée sioniste a cyniquement rétorqué que «la frappe avait été menée dans une zone clôturée gérée par le Hamas» et que «la plupart des victimes étaient des terroristes». Après des mois de négociations restées vaines, le retrait du Hamas porte un coup dur aux efforts des médiateurs, Qatar, Etats-Unis et Egypte. Le mouvement islamiste s'est toutefois dit prêt «à reprendre les négociations quand l'ennemi sioniste fera preuve de sérieux», tout en accusant Netanyahu de bloquer un cessez-le-feu par des «massacres odieux»