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Les Etats-Unis sont inquiets

Ce 3 septembre 2017, restera marqué d'une pierre blanche dans l'histoire de la Corée du Nord et dans celle du nucléaire. Ce pays a annoncé son sixième essai nucléaire. Il s'agit d'une bombe H ou bombe à hydrogène ou encore bombe thermonucléaire, infiniment plus puissante que la bombe A ou bombe atomique. Ce faisant, il force de façon décisive la porte du Club des Etats dotés de l'arme nucléaire, ne laissant aucune place au doute.
L'essai de ce 3 septembre a fait réagir le monde entier. Il est pris bien plus au sérieux que tous les précédents.
Ce sixième essai n'est pas une surprise. Outre qu'il vient en réponse aux manoeuvres conjointes américano-sud-coréennes de la semaine dernière, il se situe dans la continuité d'un programme appliqué avec constance. Il y a onze ans, le 9 octobre 2006, la Corée du Nord a mené son premier essai nucléaire d'une bombe A. Son cinquième essai, le 9 septembre 2016, a fini par convaincre les plus sceptiques qu'elle était désormais un Etat doté de l'arme nucléaire, mais pas encore de la bombe H. Lorsqu'en janvier 2016, Pyongyang présenta son quatrième essai comme étant celui d'une bombe H, les «experts» avancèrent un certain nombre d'arguments pour infirmer les déclarations nord-coréennes.
Le dernier essai, ce 3 septembre 2017, ne laisse aucun doute sur une avancée qualitative spectaculaire de la Corée du Nord en matière d'armement nucléaire.
A titre d'exemple, les Etats-Unis ont mené leur premier essai d'une bombe H en 1952 (dans les îles Marshall, dans l'océan Pacifique), soit sept ans après leur premier essai d'une bombe A, le 15 juillet 1945, dans le désert du Nouveau Mexique.
L'Urss avait mis quatre ans pour passer de la bombe A à la bombe H (1949 - 1953), la Grande-Bretagne quatre ans (1953 - 1957), la France huit ans (1960 - 1968), la Chine trois ans (1964 - 1967).
La Corée du Nord, qui poursuit avec constance son programme nucléaire, a mis une dizaine d'années pour faire le même chemin. Ses progrès relèvent donc du possible. On ne peut continuer à prendre ce pays à la légère; ses dirigeants sont tout sauf fantasques comme on a tendance à les présenter. Ils ne renonceront que lorsque certaines conditions seront pleinement remplies, notamment leur reconnaissance diplomatique, l'octroi de garanties de sécurité satisfaisantes et la possibilité de mener en toute liberté un programme nucléaire civil car ils refusent qu'on leur ferme la porte du progrès. Ils ont tiré la leçon des mésaventures de l'Irak et de la Libye, deux pays qui furent poussés à renoncer à leurs programmes nucléaires. L'Iran a pu éviter ce piège...
Les «experts», qui ont longtemps affirmé que la Corée du Nord est incapable de fabriquer une bombe H, vont continuer à soutenir qu'elle ne peut pas encore la miniaturiser pour pouvoir l'installer sur un missile. On sait que ceci ne peut être qu'une question de temps. On sait aussi que la Corée du Nord possède les lanceurs nécessaires pour délivrer ses bombes.
Comme l'attestent le missile de moyenne portée lancé la semaine dernière au dessus du Japon, alors que se tenaient des manoeuvres militaires américano-sud coréennes, ou, plus important encore, les missiles balistiques intercontinentaux (Icbm) qui rendraient atteignable le territoire américain.
L'essai de la bombe H de ce 3 septembre a entraîné les mêmes critiques virulentes, habituelles dans les circonstances similaires. Pour le moment, tout l'Occident parle d'aggravation des sanctions contre la Corée du Nord. Elles se sont avérées inopérantes jusqu'à présent et rien n'indique qu'elles auront un quelconque impact sur les programmes nucléaire et balistique nord-coréens. Cette arme, qui peut être un instrument utile pour conduire les relations internationales, peut perdre de son efficacité et même devenir un problème si on y recourt avec excès. Que faire alors, lancer une attaque militaire contre la Corée du Nord? Même limitée, ce serait un pari risqué difficilement acceptable par la communauté internationale. Il existe un autre risque: voir la Corée du Sud et le Japon (qui se remilitarise) se lancer dans le nucléaire militaire. Ils en ont les capacités. Ce serait alors un saut dans l'inconnu pour l'Asie - Pacifique, autant dire pour le monde.

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